Au miroir de la montagne relate les deux séjours que W. S. Merwin fit au Mont Athos au début des années 1970. Nous sommes en septembre ; le flot des visiteurs s´est tari. L´auteur arpente les chemins de monastère en monastère, se perd, arrive à la nuit, parle cuisine ou théologie avec un simple moine ou un supérieur de couvent. Il s´y montre fasciné par une nature intacte, s´inquiète du devenir des lieux, décrit avec la même justesse des fresques anciennes, un verre d´ouzo qui attend le visiteur, l´ascèse de tel abbé ou la fraîcheur des sources. Ce qu´on admire dans ces pages portées par une écriture aussi savante que libre, c´est la conjonction de l´acuité du regard et de la liberté du propos. Il y a chez Merwin une attention minutieuse portée aux moindres mouvements du langage, mais aussi le refus de soumettre le réel à la littérature. L´étrange République monastique qu´il a sous les yeux ne lui inspire aucun souci hagiographique ni aucune ironie, mais une méditation magnifiquement rythmée, qui semble transcrire à la fois l´allégresse et la fatigue du marcheur, la profondeur de la réflexion et la netteté picturale du regard - nous donnant ainsi à goûter la saveur d´un lieu unique au monde. L´ouvrage est accompagné de 62 photographies qu´Éric Dessert a rapportées du Mont Athos.
Au miroir de la montagne relate les deux séjours que W. S. Merwin fit au Mont Athos au début des années 1970. Nous sommes en septembre ; le flot des visiteurs s´est tari. L´auteur arpente les chemins de monastère en monastère, se perd, arrive à la nuit, parle cuisine ou théologie avec un simple moine ou un supérieur de couvent. Il s´y montre fasciné par une nature intacte, s´inquiète du devenir des lieux, décrit avec la même justesse des fresques anciennes, un verre d´ouzo qui attend le visiteur, l´ascèse de tel abbé ou la fraîcheur des sources. Ce qu´on admire dans ces pages portées par une écriture aussi savante que libre, c´est la conjonction de l´acuité du regard et de la liberté du propos. Il y a chez Merwin une attention minutieuse portée aux moindres mouvements du langage, mais aussi le refus de soumettre le réel à la littérature. L´étrange République monastique qu´il a sous les yeux ne lui inspire aucun souci hagiographique ni aucune ironie, mais une méditation magnifiquement rythmée, qui semble transcrire à la fois l´allégresse et la fatigue du marcheur, la profondeur de la réflexion et la netteté picturale du regard - nous donnant ainsi à goûter la saveur d´un lieu unique au monde. L´ouvrage est accompagné de 62 photographies qu´Éric Dessert a rapportées du Mont Athos.