CONNEXION perm_identity Panier vide shopping_cart
AUBAZAC André  La chapelle d´Andelot / Biollet : la mythologie au service de deux églises romanes d´Auvergne. La fertilité à la mode égyptienne  Librairie Eklectic

La chapelle d´Andelot / Biollet : la mythologie au service de deux églises romanes d´Auvergne. La fertilité à la mode égyptienne

Auteur : AUBAZAC André
Editeur : AUBAZAC André
Nombre de pages : 138
Date de parution : 03/04/2014
Forme : Livre ISBN : 9782951863279
AUBAZAC08

EPUISE

Rarement les bâtisseurs romans sont allés aussi loin pour oser afficher sur leurs chapiteaux des scènes érotiques. Même si ces scènes sont puisées dans la mythologie égyptienne, elles peuvent choquer un observateur non préparé, venu découvrir quelques pages d’un catéchisme chrétien.
L’église de Biollet ne peut se comprendre sans aller chercher comment les Egyptiens (qui croyaient à la résurrection) envisageaient une vie souterraine dans l’attente de cette résurrection. Les Egyptiens mettaient des dieux partout où une situation constituait une étape de la vie. Ces dieux faisaient fi des incestes, et étaient tous rattachés à un animal dont ils s’attribuaient les propriétés et les fonctions. Et, bien évidemment, comme dans le monde des fées, il y avait des dieux bons et des dieux
redoutables.
Biollet développe le thème de la vie souterraine après la mort. Chez les Egyptiens, cette deuxième vie consistait à retrouver une nouvelle activité, qui prônait même la procréation, sous la protection d’Osiris, dieu du monde souterrain, dont le phallus occupe la position charnière entre la vie et la mort, entre la terre et le ciel.
La démarche du défunt consistait à passer par des portes derrière lesquelles il rencontrait différents dieux dont il s’attirait les faveurs et la protection, jusqu’à ce qu’il atteigne le champ des roseaux, un havre de paix qui ressemble au Paradis espéré par les Chrétiens.
Tous ces passages deviennent des pas sages qui façonnent une âme nouvelle, après le nettoyage du purgatoire, fait pour se purger et non pas pour être torturé. Avec des scènes égyptiennes, le Christianisme a cherché à démontrer qu’il fallait tuer la mort (le marteau de Sucellus joue ce rôle), pour entrevoir l’amour (l’amor) d’un Christ ressuscité venu racheter tous les hommes, et qui a prouvé ce que les Egyptiens n’avaient qu’espéré, la résurrection des corps.
Dans le parcours de Biollet, le pèlerin découvre les méfaits du dieu Seth, frère d’Osiris qu’il a tué, frère d’Harouéris qu’il a violé, et oncle d’Horus dont il a arraché l’oeil. Ce parcours se termine par l’oeil d’Horus retrouvé, symbolisant la Lumière qu’il fallait trouver, avec une étonnante allusion à l’oeil qui poursuivait Caïn parce qu’il avait tué son frère Abel, obligeant Adam et Eve à concevoir un troisième fils qu’il appelèrent Seth.
La géométrie sacrée autour de Biollet réserve d’autres surprises qui en font un site incomparable et sans doute pas suffisamment exploité, même de nos jours, et sans heurter le dogme de la foi chrétienne.

 


Rarement les bâtisseurs romans sont allés aussi loin pour oser afficher sur leurs chapiteaux des scènes érotiques. Même si ces scènes sont puisées dans la mythologie égyptienne, elles peuvent choquer un observateur non préparé, venu découvrir quelques pages d’un catéchisme chrétien.
L’église de Biollet ne peut se comprendre sans aller chercher comment les Egyptiens (qui croyaient à la résurrection) envisageaient une vie souterraine dans l’attente de cette résurrection. Les Egyptiens mettaient des dieux partout où une situation constituait une étape de la vie. Ces dieux faisaient fi des incestes, et étaient tous rattachés à un animal dont ils s’attribuaient les propriétés et les fonctions. Et, bien évidemment, comme dans le monde des fées, il y avait des dieux bons et des dieux
redoutables.
Biollet développe le thème de la vie souterraine après la mort. Chez les Egyptiens, cette deuxième vie consistait à retrouver une nouvelle activité, qui prônait même la procréation, sous la protection d’Osiris, dieu du monde souterrain, dont le phallus occupe la position charnière entre la vie et la mort, entre la terre et le ciel.
La démarche du défunt consistait à passer par des portes derrière lesquelles il rencontrait différents dieux dont il s’attirait les faveurs et la protection, jusqu’à ce qu’il atteigne le champ des roseaux, un havre de paix qui ressemble au Paradis espéré par les Chrétiens.
Tous ces passages deviennent des pas sages qui façonnent une âme nouvelle, après le nettoyage du purgatoire, fait pour se purger et non pas pour être torturé. Avec des scènes égyptiennes, le Christianisme a cherché à démontrer qu’il fallait tuer la mort (le marteau de Sucellus joue ce rôle), pour entrevoir l’amour (l’amor) d’un Christ ressuscité venu racheter tous les hommes, et qui a prouvé ce que les Egyptiens n’avaient qu’espéré, la résurrection des corps.
Dans le parcours de Biollet, le pèlerin découvre les méfaits du dieu Seth, frère d’Osiris qu’il a tué, frère d’Harouéris qu’il a violé, et oncle d’Horus dont il a arraché l’oeil. Ce parcours se termine par l’oeil d’Horus retrouvé, symbolisant la Lumière qu’il fallait trouver, avec une étonnante allusion à l’oeil qui poursuivait Caïn parce qu’il avait tué son frère Abel, obligeant Adam et Eve à concevoir un troisième fils qu’il appelèrent Seth.
La géométrie sacrée autour de Biollet réserve d’autres surprises qui en font un site incomparable et sans doute pas suffisamment exploité, même de nos jours, et sans heurter le dogme de la foi chrétienne.