Parmi les géants de son temps, Guillaume Budé tient une place à part. Il est assurément le plus singulier des lettrés français de la première Renaissance. Contemporain d´Érasme et de Thomas More, il posa comme nul autre avant lui - mais aussi après lui, peut-être - la question des humanités en France, ainsi que les bases d´une réflexion nationale en la matière. Parallèlement à son rôle dans la politique culturelle du royaume, ses ouvrages montraient la voie encyclopédique d´études qui n´entendaient laisser de côté aucun domaine de la connaissance antiquaire : philologie du Digeste, patristique, lexicologie du grec ancien, érudition numismatique, histoire économique. Autant de domaines qui, de nos jours, n´apparaissent plus guère dans un cursus de lettres classiques, voire d´histoire ancienne. Or les recherches savantes auxquelles Budé s´adonna tout au long de sa vie ne sauraient être comprises, dans leur portée et dans leur signification, qu´en étant replacées dans le contexte qui fut le leur. Sans cet effort historique - lequel était déjà au fondement de la démarche même de Budé face à l´Antiquité -, nous risquons de nous heurter à un monde incompréhensible. Ainsi sonnait déjà la leçon des écrivains de la « Renaissance » : c´est en tentant de comprendre de l´intérieur les civilisations révolues, dans toute la diversité de leurs préoccupations - et quitte à mesurer ce qui nous en sépare -, que nous en pourrons tirer les enseignements les plus utiles à notre temps.
Parmi les géants de son temps, Guillaume Budé tient une place à part. Il est assurément le plus singulier des lettrés français de la première Renaissance. Contemporain d´Érasme et de Thomas More, il posa comme nul autre avant lui - mais aussi après lui, peut-être - la question des humanités en France, ainsi que les bases d´une réflexion nationale en la matière. Parallèlement à son rôle dans la politique culturelle du royaume, ses ouvrages montraient la voie encyclopédique d´études qui n´entendaient laisser de côté aucun domaine de la connaissance antiquaire : philologie du Digeste, patristique, lexicologie du grec ancien, érudition numismatique, histoire économique. Autant de domaines qui, de nos jours, n´apparaissent plus guère dans un cursus de lettres classiques, voire d´histoire ancienne. Or les recherches savantes auxquelles Budé s´adonna tout au long de sa vie ne sauraient être comprises, dans leur portée et dans leur signification, qu´en étant replacées dans le contexte qui fut le leur. Sans cet effort historique - lequel était déjà au fondement de la démarche même de Budé face à l´Antiquité -, nous risquons de nous heurter à un monde incompréhensible. Ainsi sonnait déjà la leçon des écrivains de la « Renaissance » : c´est en tentant de comprendre de l´intérieur les civilisations révolues, dans toute la diversité de leurs préoccupations - et quitte à mesurer ce qui nous en sépare -, que nous en pourrons tirer les enseignements les plus utiles à notre temps.