« Pourquoi saint Paul ? Pourquoi requérir cet “apôtre”, d’autant plus suspect qu’il s’est, de toute évidence, auto-proclamé tel, et que son nom est couramment associé aux dimensions les plus institutionnelles et les moins ouvertes du christianisme ? Et quel usage prétendons-nous faire du dispositif de la foi chrétienne, dont il semble proprement impossible de dissocier la figure et les textes de Paul ? Pourquoi invoquer et analyser cette fable ?
Ce qui va nous retenir, quant à nous, dans l’œuvre de Paul est cette connexion paradoxale, dont il est l’inventeur, entre un sujet sans identité et une loi sans support, qui fonde la possibilité dans l’histoire d’une prédication universelle. Le geste inouï de Paul est de soustraire la vérité à l’emprise communautaire, qu’il s’agisse d’un peuple, d’une cité, d’un empire, d’un territoire ou d’une classe sociale.
Repenser ce geste et sa force instituante, en déplier les chicanes, est à coup sûr une nécessité contemporaine. Car la question de Paul est exactement la nôtre : quelles sont les conditions d’une singularité universelle ? »
« Pourquoi saint Paul ? Pourquoi requérir cet “apôtre”, d’autant plus suspect qu’il s’est, de toute évidence, auto-proclamé tel, et que son nom est couramment associé aux dimensions les plus institutionnelles et les moins ouvertes du christianisme ? Et quel usage prétendons-nous faire du dispositif de la foi chrétienne, dont il semble proprement impossible de dissocier la figure et les textes de Paul ? Pourquoi invoquer et analyser cette fable ?
Ce qui va nous retenir, quant à nous, dans l’œuvre de Paul est cette connexion paradoxale, dont il est l’inventeur, entre un sujet sans identité et une loi sans support, qui fonde la possibilité dans l’histoire d’une prédication universelle. Le geste inouï de Paul est de soustraire la vérité à l’emprise communautaire, qu’il s’agisse d’un peuple, d’une cité, d’un empire, d’un territoire ou d’une classe sociale.
Repenser ce geste et sa force instituante, en déplier les chicanes, est à coup sûr une nécessité contemporaine. Car la question de Paul est exactement la nôtre : quelles sont les conditions d’une singularité universelle ? »