"Sciences exactes et sciences humaines sont, de nos jours, traversées par des conflits de vérité. Les uns, affichant leur attachement à la véracité, veulent crever les apparences pour atteindre les constructions et les motivations réelles qui se cachent derrière elles. Ainsi, l´ambition des sciences physiques de dévoiler la vérité serait infondée, eu égard aux forces de la société qui contrôleraient leurs activités : la sociologie de la connaissance serait mieux placée pour dire la vérité de la science que la science ne l´est pour dire la vérité du monde. A côté de cette exigence de véracité, il existe une défiance tout aussi généralisée à l´égard de la vérité : celle-ci existe-t-elle ou n´est-elle que relative, subjective? Le soupçon se porte alors particulièrement sur l´histoire : des récits, longtemps présentés comme exprimant la vérité du passé, sont dénoncés comme tendancieux, idéologiques, voire apologétiques. Mais les tentatives faites pour remplacer ces distorsions par ""la vérité"" se heurtent à leur tour aux mêmes objections. Car toute attaque contre quelque forme spécifique de vérité, historique ou autre, s´appuie sur des propositions qui demandent elles-mêmes à être considérées comme vraies. Les notions de vérité et de véracité peuvent-elles être refondées solidement afin que notre manière de comprendre la vérité, et les chances que nous aurions de l´atteindre, puisse répondre à notre besoin de véracité ? Bernard Williams, qui voit là un problème fondamental de la philosophie d´aujourd´hui, nous aide à sortir de ces dilemmes devenus impasses. Pour cela, il raconte une généalogie - celle qui aurait poussé l´humanité, dès ses premières formes d´organisation sociale, et jusqu´aux démocraties contemporaines, à donner consistance à deux grandes notions : l´exactitude et la sincérité. Ce livre n´a rien d´un traité dogmatique. Disciple de Socrate plus que de Kant, Williams, à l´heure où chacun voit le midi de la Vérité à la petite porte de sa communauté d´appartenance, nous invite à partager une vie commune. Car, cette fois encore, le philosophe tient que la seule question qui vaille n´est pas "" Que dois-je faire? "" mais "" Comment vivre? ""."
"Sciences exactes et sciences humaines sont, de nos jours, traversées par des conflits de vérité. Les uns, affichant leur attachement à la véracité, veulent crever les apparences pour atteindre les constructions et les motivations réelles qui se cachent derrière elles. Ainsi, l´ambition des sciences physiques de dévoiler la vérité serait infondée, eu égard aux forces de la société qui contrôleraient leurs activités : la sociologie de la connaissance serait mieux placée pour dire la vérité de la science que la science ne l´est pour dire la vérité du monde. A côté de cette exigence de véracité, il existe une défiance tout aussi généralisée à l´égard de la vérité : celle-ci existe-t-elle ou n´est-elle que relative, subjective? Le soupçon se porte alors particulièrement sur l´histoire : des récits, longtemps présentés comme exprimant la vérité du passé, sont dénoncés comme tendancieux, idéologiques, voire apologétiques. Mais les tentatives faites pour remplacer ces distorsions par ""la vérité"" se heurtent à leur tour aux mêmes objections. Car toute attaque contre quelque forme spécifique de vérité, historique ou autre, s´appuie sur des propositions qui demandent elles-mêmes à être considérées comme vraies. Les notions de vérité et de véracité peuvent-elles être refondées solidement afin que notre manière de comprendre la vérité, et les chances que nous aurions de l´atteindre, puisse répondre à notre besoin de véracité ? Bernard Williams, qui voit là un problème fondamental de la philosophie d´aujourd´hui, nous aide à sortir de ces dilemmes devenus impasses. Pour cela, il raconte une généalogie - celle qui aurait poussé l´humanité, dès ses premières formes d´organisation sociale, et jusqu´aux démocraties contemporaines, à donner consistance à deux grandes notions : l´exactitude et la sincérité. Ce livre n´a rien d´un traité dogmatique. Disciple de Socrate plus que de Kant, Williams, à l´heure où chacun voit le midi de la Vérité à la petite porte de sa communauté d´appartenance, nous invite à partager une vie commune. Car, cette fois encore, le philosophe tient que la seule question qui vaille n´est pas "" Que dois-je faire? "" mais "" Comment vivre? ""."