Composé en 1957 à partir d´un texte intitulé « Aspects de la philosophie hégélienne » qu´Adorno avait écrit à l´occasion du 125e anniversaire de la mort de Hegel, ce livre s´est augmenté d´un article sur « Le contenu de l´expérience », qui s´opposait à l´interprétation heideggérienne de l´expérience telle que la pensait Hegel. Et enfin, comme « trois essais font un livre », Adorno a ajouté à ces deux textes une étude sur le discours hégélien, « Skoteinos ou comment lire ».
Le philosophe de Francfort produit ici un double geste de confrontation avec Hegel :
1. Au rebours de toute intention d´« actualisation » de Hegel, il interroge le monde contemporain en tant que celui-ci « vérifie aujourd´hui la pensée hégélienne du système dans tous ses excès ». Le miroir déformant d´une systématicité hégélienne outrée sert à faire apparaître notre monde comme un monde totalement unifié par le rapport universel d´échange et par « l´activité productrice effrénée, oublieuse de sa destination humaine ».
2. Rappelant que chez Hegel « système sans faille » et « réconciliation » des antagonismes sont non identiques, Adorno concède s´être fait plus hégélien que Hegel pour pouvoir l´être moins. Aussi le second geste, inverse du premier, inaugure-t-il une fidélité à la non-identité, à la non-totalisation, et vise-t-il à « préparer un concept modifié de la dialectique », c´est-à-dire à élaborer le concept de dialectique négative.
Composé en 1957 à partir d´un texte intitulé « Aspects de la philosophie hégélienne » qu´Adorno avait écrit à l´occasion du 125e anniversaire de la mort de Hegel, ce livre s´est augmenté d´un article sur « Le contenu de l´expérience », qui s´opposait à l´interprétation heideggérienne de l´expérience telle que la pensait Hegel. Et enfin, comme « trois essais font un livre », Adorno a ajouté à ces deux textes une étude sur le discours hégélien, « Skoteinos ou comment lire ».
Le philosophe de Francfort produit ici un double geste de confrontation avec Hegel :
1. Au rebours de toute intention d´« actualisation » de Hegel, il interroge le monde contemporain en tant que celui-ci « vérifie aujourd´hui la pensée hégélienne du système dans tous ses excès ». Le miroir déformant d´une systématicité hégélienne outrée sert à faire apparaître notre monde comme un monde totalement unifié par le rapport universel d´échange et par « l´activité productrice effrénée, oublieuse de sa destination humaine ».
2. Rappelant que chez Hegel « système sans faille » et « réconciliation » des antagonismes sont non identiques, Adorno concède s´être fait plus hégélien que Hegel pour pouvoir l´être moins. Aussi le second geste, inverse du premier, inaugure-t-il une fidélité à la non-identité, à la non-totalisation, et vise-t-il à « préparer un concept modifié de la dialectique », c´est-à-dire à élaborer le concept de dialectique négative.