S´il importe aujourd´hui de revenir à la pensée de Gabriel Marcel, il importe aussi de la saisir à son plus haut niveau d´exigence philosophique. Or, bien des événements intellectuels nous séparent du temps où fut publié pour la première fois Le Mystère de l´Être. Comment en faire abstraction ? Il y a eu l´essor des sciences humaines et, dans les années soixante, la vogue du «structuralisme». L´air du temps reléguait dans un passé qui pouvait sembler révolu le style existentiel de Gabriel Marcel. Mais ce n´est sans doute pas l´obstacle majeur. Si l´on se dégage des modes passagères, subsiste une question sérieuse : la question du sujet. Or, aux prétentions et aux illusions de la conscience immédiate, Gabriel Marcel opposait déjà le principe critique de la réflexion seconde. Parce qu´elle anticipait sur les contestations récentes du cogito, sa philosophie permet de faire droit à ce qu´il y a en elles de valable.
Plus important est le fait qu´entre-temps, les philosophes français ont progressé dans la connaissance de la pensée de Heidegger. Et celle-ci a tellement envahi le champ philosophique que quiconque parle aujourd´hui de l´être semble se mouvoir dans l´orbite heideggerienne. Ce n´est évidemment pas le cas de Gabriel Marcel, dont la problématique ontologique est fort différente de celle de Heidegger. Le site originel de cette réflexion est bien plutôt la tradition réflexive française, à laquelle appartiennent aussi Maurice Blondel et le Père Lucien Laberthonnière. Celui-ci a proposé une métaphysique de la charité, et Gabriel Marcel est très proche de ses préoccupations lorsqu´il identifie dans le Journal métaphysique le problème de l´être et le problème du salut.
L´actualité singulière de Gabriel Marcel se manifeste lorsqu´il considère les rapports de l´ontologie et de l´ éthique.
S´il importe aujourd´hui de revenir à la pensée de Gabriel Marcel, il importe aussi de la saisir à son plus haut niveau d´exigence philosophique. Or, bien des événements intellectuels nous séparent du temps où fut publié pour la première fois Le Mystère de l´Être. Comment en faire abstraction ? Il y a eu l´essor des sciences humaines et, dans les années soixante, la vogue du «structuralisme». L´air du temps reléguait dans un passé qui pouvait sembler révolu le style existentiel de Gabriel Marcel. Mais ce n´est sans doute pas l´obstacle majeur. Si l´on se dégage des modes passagères, subsiste une question sérieuse : la question du sujet. Or, aux prétentions et aux illusions de la conscience immédiate, Gabriel Marcel opposait déjà le principe critique de la réflexion seconde. Parce qu´elle anticipait sur les contestations récentes du cogito, sa philosophie permet de faire droit à ce qu´il y a en elles de valable.
Plus important est le fait qu´entre-temps, les philosophes français ont progressé dans la connaissance de la pensée de Heidegger. Et celle-ci a tellement envahi le champ philosophique que quiconque parle aujourd´hui de l´être semble se mouvoir dans l´orbite heideggerienne. Ce n´est évidemment pas le cas de Gabriel Marcel, dont la problématique ontologique est fort différente de celle de Heidegger. Le site originel de cette réflexion est bien plutôt la tradition réflexive française, à laquelle appartiennent aussi Maurice Blondel et le Père Lucien Laberthonnière. Celui-ci a proposé une métaphysique de la charité, et Gabriel Marcel est très proche de ses préoccupations lorsqu´il identifie dans le Journal métaphysique le problème de l´être et le problème du salut.
L´actualité singulière de Gabriel Marcel se manifeste lorsqu´il considère les rapports de l´ontologie et de l´ éthique.