« Il m´est souvent arrivé de concentrer mon attention sur ces mots : mon système ou ma philosophie, et d´être saisi par une sorte d´effroi en présence de leur caractère dérisoire. » L´horreur du système est le commencement de la vraie philosophie. À partir du moment où elle est traitée comme un avoir, une philosophie ne se dégrade-t-elle pas, ne se mue-t-elle pas en son propre cadavre ? Gabriel Marcel répugne à la pensée figée, à la réponse irrévocable qui annule et tue l´interrogation.
Ce livre, Présence et immortalité, contient des pages de son Journal métaphysique ainsi que deux textes, l´un sur les caractères généraux de sa pensée, l´autre sur les prémices existentielles de l´immortalité. C´est principalement sur l´existence quotidienne, le péché et la mort, une suite de réflexions prises et reprises à la manière d´un thème musical. L´inquiétude n´en est pas absente, car si la philosophie tend universellement à l´instauration d´une certaine paix intérieure, d´une certaine harmonie, celles-ci ne sauraient être données à l´origine. L´aspiration vers elles s´éprouve comme une nostalgie, c´est-à-dire comme une inquiétude. « Être inquiet, c´est chercher son centre ».
« Il m´est souvent arrivé de concentrer mon attention sur ces mots : mon système ou ma philosophie, et d´être saisi par une sorte d´effroi en présence de leur caractère dérisoire. » L´horreur du système est le commencement de la vraie philosophie. À partir du moment où elle est traitée comme un avoir, une philosophie ne se dégrade-t-elle pas, ne se mue-t-elle pas en son propre cadavre ? Gabriel Marcel répugne à la pensée figée, à la réponse irrévocable qui annule et tue l´interrogation.
Ce livre, Présence et immortalité, contient des pages de son Journal métaphysique ainsi que deux textes, l´un sur les caractères généraux de sa pensée, l´autre sur les prémices existentielles de l´immortalité. C´est principalement sur l´existence quotidienne, le péché et la mort, une suite de réflexions prises et reprises à la manière d´un thème musical. L´inquiétude n´en est pas absente, car si la philosophie tend universellement à l´instauration d´une certaine paix intérieure, d´une certaine harmonie, celles-ci ne sauraient être données à l´origine. L´aspiration vers elles s´éprouve comme une nostalgie, c´est-à-dire comme une inquiétude. « Être inquiet, c´est chercher son centre ».