"""Eclaircissement au sujet des méprises et incompréhensions de Guénon et de ses disciples, à l´égard de la doctrine des Elus Coëns, de l´Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, et de la théosophie de Louis-Claude de Saint-Martin"".
La présente étude, ici proposée en une nouvelle édition, revue et augmentée, fut à l’origine conçue comme une simple réponse à une situation relativement paradoxale qui s’était durablement installée au sein des structures pratiquant le Rite Écossais Rectifié en France, et dont il nous apparaissait évident qu’elle n’était plus acceptable, ni d’ailleurs fondée en validité.
En effet, en cette période antérieure qui date désormais de plusieurs décennies et nous ramène au troisième tiers du siècle dernier, les thèses et analyses de René Guénon (1886-1951), régnaient de façon incontestée et incontestable dans certains milieux traditionnels - en particulier les domaines maçonniques rectifiés placés sous l’influence des ouvrages et de la charge de Grand Prieur exercée par Jean Granger dit « Tourniac » (1919-1995), où de nombreux admirateurs de l’auteur du « Symbolisme de la croix » y étaient alors légions -, milieux où le corpus théorique guénonien était parvenu en beaucoup « d’Orients » à s’imposer en tant que boussole unique, invariante et infaillible de la vie initiatique.
La situation avait atteint de telles invraisemblables proportions, que dans les ateliers pratiquant le système établi par Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) lors du Convent des Gaules réuni à Lyon en 1778, les travaux ne portaient, de façon quasi exclusive, que sur les thématiques relatives aux grands sujets tirés des ouvrages de Guénon (symbolisme universel, unité transcendante des traditions, etc.), avec une forte propension à l’admiration pour les courants spirituels orientaux vers lesquels il nous était suggéré de nous tourner derechef au motif de bénéficier, et s’instruire, de « méthodes » invocatoires ou méditatives que nous aurions « perdues » en Occident, ce à quoi se rajoutait, ceci de manière beaucoup plus problématique, en une situation qui finissait par atteindre un état de réelle schizophrénie, une forte tendance à critiquer directement le Rite Rectifié, dénonçant avec la force que donne la certitude d’une dogmatique intangible, les prétendues « erreurs », « égarements », « illusions », et autres qualificatifs dépréciatifs, de ceux qui, au XVIIIe siècle, avaient pourtant porté sur les fonds baptismaux les éléments qui formaient la base de l’édifice doctrinal et théosophique du système willermozien.
Anecdote frappante s’il en est, bien qu’étant encore assez jeune en ces questions mais néanmoins ayant réagi en exprimant notre vive surprise face à cette initiative, certains membres du Régime, et non des moindres en autorité, faisaient circuler à cette époque dans les ateliers et les parvis, une « pétition » (sic), afin de revenir sur la décision prise par Jean-Baptiste Willermoz en 1785 visant à écarter « Tublacaïn » des rituels de l’Ordre, au profit de « Phaleg », encourageant ainsi chacun, et peu importait son « âge » initiatique, à apposer sa signature au bas d’un document que l’on souhaitait remettre officiellement aux membres du Conseil Général de l’Ordre, afin que la proposition fût examinée lors d’un prochain Convent .
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On sait la profonde et durable incompréhension de René Guénon (1886-1951) envers la pensée de Martinès de Pasqually (1710-1774) et les pratiques observées par l´Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l´Univers, sa significative réserve s´agissant de la théosophie de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), et ses vives critiques à l´égard de Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) et le Rite Ecossais Rectifié, positions et jugements qui traverseront ses différentes analyses chaque fois qu´il abordera ces sujets, et sur lesquels il ne crut pas nécessaire de revenir.
Cette attitude surprenante, motivée par d’obscurs « sentiments », sous-tendue par une invraisemblable confusion à l’égard des fondements du christianisme, et, surtout, de bien troubles raisons sur le plan initiatique, obligeait à ce que soit enfin entrepris un travail de clarification et d’explication de ce qui conduisit à la fois René Guénon, mais également ceux se réclamant aujourd’hui de son oeuvre, à considérer que la doctrine de Martinès de Pasqually, la perspective théosophique du Philosophe Inconnu et la rectification élaborée par Jean-Baptiste Willermoz, étaient toutes trois entachées d’éléments les disqualifiant et les excluant des sphères réservées de la « Tradition », alors même que c’est au contraire ce courant spécifique au sein de l’ésotérisme chrétien, dont participèrent les Elus Coëns, la Société des Intimes de Saint-Martin et la Franc-maçonnerie willermozienne, qui est sans doute le plus clairement autorisé à pouvoir se revendiquer d’une véritable authenticité et profonde fidélité à l’égard de ce que l’Ecriture sainte regarde comme étant la « vraie » source spirituelle de l’homme, et désigne sous le nom de « Tradition Divine ».
Il semble donc, lorsque l´on cherche à examiner sereinement les causes qui participèrent aux inexactes affirmations de René Guénon, qu’elles reposent sur une complète méconnaissance de l’histoire et des structures propres de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, et, surtout, une incroyable ignorance à l’égard des enseignements originaux et de la doctrine spécifique qui sous-tendent secrètement, mais cependant foncièrement et formellement, le Régime Ecossais Rectifié.
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Jean -Marc Vivenza est l´auteur de plusieurs ouvrages dont, notamment, deux volumes sur Guénon (Dictionnaire de René Guénon - 1998 - et La métaphysique de René Guénon - 2004 - aux Editions du Mercure Dauphinois) et trois sur le martinisme (La prière du coeur chez Louis-Claude de Saint-Martin - Arma Artis, 2007 ; Martinisme - Mercure Dauphinois, 2006 ; Saint-Martin - Pardes, 2003)."
"""Eclaircissement au sujet des méprises et incompréhensions de Guénon et de ses disciples, à l´égard de la doctrine des Elus Coëns, de l´Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, et de la théosophie de Louis-Claude de Saint-Martin"".
La présente étude, ici proposée en une nouvelle édition, revue et augmentée, fut à l’origine conçue comme une simple réponse à une situation relativement paradoxale qui s’était durablement installée au sein des structures pratiquant le Rite Écossais Rectifié en France, et dont il nous apparaissait évident qu’elle n’était plus acceptable, ni d’ailleurs fondée en validité.
En effet, en cette période antérieure qui date désormais de plusieurs décennies et nous ramène au troisième tiers du siècle dernier, les thèses et analyses de René Guénon (1886-1951), régnaient de façon incontestée et incontestable dans certains milieux traditionnels - en particulier les domaines maçonniques rectifiés placés sous l’influence des ouvrages et de la charge de Grand Prieur exercée par Jean Granger dit « Tourniac » (1919-1995), où de nombreux admirateurs de l’auteur du « Symbolisme de la croix » y étaient alors légions -, milieux où le corpus théorique guénonien était parvenu en beaucoup « d’Orients » à s’imposer en tant que boussole unique, invariante et infaillible de la vie initiatique.
La situation avait atteint de telles invraisemblables proportions, que dans les ateliers pratiquant le système établi par Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) lors du Convent des Gaules réuni à Lyon en 1778, les travaux ne portaient, de façon quasi exclusive, que sur les thématiques relatives aux grands sujets tirés des ouvrages de Guénon (symbolisme universel, unité transcendante des traditions, etc.), avec une forte propension à l’admiration pour les courants spirituels orientaux vers lesquels il nous était suggéré de nous tourner derechef au motif de bénéficier, et s’instruire, de « méthodes » invocatoires ou méditatives que nous aurions « perdues » en Occident, ce à quoi se rajoutait, ceci de manière beaucoup plus problématique, en une situation qui finissait par atteindre un état de réelle schizophrénie, une forte tendance à critiquer directement le Rite Rectifié, dénonçant avec la force que donne la certitude d’une dogmatique intangible, les prétendues « erreurs », « égarements », « illusions », et autres qualificatifs dépréciatifs, de ceux qui, au XVIIIe siècle, avaient pourtant porté sur les fonds baptismaux les éléments qui formaient la base de l’édifice doctrinal et théosophique du système willermozien.
Anecdote frappante s’il en est, bien qu’étant encore assez jeune en ces questions mais néanmoins ayant réagi en exprimant notre vive surprise face à cette initiative, certains membres du Régime, et non des moindres en autorité, faisaient circuler à cette époque dans les ateliers et les parvis, une « pétition » (sic), afin de revenir sur la décision prise par Jean-Baptiste Willermoz en 1785 visant à écarter « Tublacaïn » des rituels de l’Ordre, au profit de « Phaleg », encourageant ainsi chacun, et peu importait son « âge » initiatique, à apposer sa signature au bas d’un document que l’on souhaitait remettre officiellement aux membres du Conseil Général de l’Ordre, afin que la proposition fût examinée lors d’un prochain Convent .
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On sait la profonde et durable incompréhension de René Guénon (1886-1951) envers la pensée de Martinès de Pasqually (1710-1774) et les pratiques observées par l´Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l´Univers, sa significative réserve s´agissant de la théosophie de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), et ses vives critiques à l´égard de Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) et le Rite Ecossais Rectifié, positions et jugements qui traverseront ses différentes analyses chaque fois qu´il abordera ces sujets, et sur lesquels il ne crut pas nécessaire de revenir.
Cette attitude surprenante, motivée par d’obscurs « sentiments », sous-tendue par une invraisemblable confusion à l’égard des fondements du christianisme, et, surtout, de bien troubles raisons sur le plan initiatique, obligeait à ce que soit enfin entrepris un travail de clarification et d’explication de ce qui conduisit à la fois René Guénon, mais également ceux se réclamant aujourd’hui de son oeuvre, à considérer que la doctrine de Martinès de Pasqually, la perspective théosophique du Philosophe Inconnu et la rectification élaborée par Jean-Baptiste Willermoz, étaient toutes trois entachées d’éléments les disqualifiant et les excluant des sphères réservées de la « Tradition », alors même que c’est au contraire ce courant spécifique au sein de l’ésotérisme chrétien, dont participèrent les Elus Coëns, la Société des Intimes de Saint-Martin et la Franc-maçonnerie willermozienne, qui est sans doute le plus clairement autorisé à pouvoir se revendiquer d’une véritable authenticité et profonde fidélité à l’égard de ce que l’Ecriture sainte regarde comme étant la « vraie » source spirituelle de l’homme, et désigne sous le nom de « Tradition Divine ».
Il semble donc, lorsque l´on cherche à examiner sereinement les causes qui participèrent aux inexactes affirmations de René Guénon, qu’elles reposent sur une complète méconnaissance de l’histoire et des structures propres de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, et, surtout, une incroyable ignorance à l’égard des enseignements originaux et de la doctrine spécifique qui sous-tendent secrètement, mais cependant foncièrement et formellement, le Régime Ecossais Rectifié.
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Jean -Marc Vivenza est l´auteur de plusieurs ouvrages dont, notamment, deux volumes sur Guénon (Dictionnaire de René Guénon - 1998 - et La métaphysique de René Guénon - 2004 - aux Editions du Mercure Dauphinois) et trois sur le martinisme (La prière du coeur chez Louis-Claude de Saint-Martin - Arma Artis, 2007 ; Martinisme - Mercure Dauphinois, 2006 ; Saint-Martin - Pardes, 2003)."