L’exposition du musée des arts asiatiques Guimet présente une sélection d’œuvres représentatives de l’art de la calligraphie japonaise contemporaine et du concours organisé chaque année à Tokyo par la Fondation Mainichi Shodokai, qui réunit les plus grands maîtres calligraphes du Japon. Le catalogue de l’exposition propose une immersion unique dans cet art traditionnel, qui est l’un des plus populaires au Japon, et permet d’en appréhender l’histoire, de témoigner de la vivacité contemporaine de son expression et de rendre compte de sa réception en Occident.
À l’instar de cette discipline du Shôdo (la voie de l’écriture), où image et langage sont intimement liés, les 41 œuvres reproduites en pleine page invitent à la jouissance esthétique autant qu’à la réflexion et à la méditation sur les textes calligraphiés : le jeu entre le vide et le plein, le trait et la suspension du pinceau prennent sens grâce à la traduction des titres et des textes sources, mais également par les mots d’artistes qui, en regard des œuvres et en quelques phrases, expriment l’énergie, le souffle et l’émotion qui ont animé leur geste.
Ainsi les origines de l’écriture japonaise, fondée sur les caractères chinois (kanji) introduits dans l’archipel aux alentours du Ve siècle de notre ère, sont évoquées par le genre dit Kanji, réunissant des calligraphies de textes religieux (sûtra) ou de poèmes classiques chinois, dont le style atteste également ces influences continentales. La calligraphie de kana, signes syllabaires créés pour adapter l’écriture chinoise aux particularités de la langue japonaise, constitue un second genre, réservé à des formes littéraires purement japonaises, tels les waka ou les haïku. Par ailleurs, les caractères chinois archaïques ont été très tôt gravés sur des blocs de pierre formant des sceaux (Tenkoku), l’appréciation de ce genre passant par l’impression sur papier au rouge de cinabre de ces cachets. À ces trois catégories fondamentales de la calligraphie, quatre autres furent ajoutées dans le cadre spécifique du concours Mainichi Shodoten ; celle de Kindai Shibunsho, ou calligraphie poétique moderne qui, mêlant kanji et kana, reproduit des poèmes ou des sentences modernes ; celle des Daishijo (grand caractère) qui, isolant un ou deux caractères, accentue l’aspect pictural du trait ; celle du Kokuji (sculpture sur bois), où les caractères d’abord écrits au pinceau sont ensuite sculptés par l’artiste sur bois ou bambou ; enfin la calligraphie dite d’avant-garde qui, émergeant à partir des années 1950, autorise des métamorphoses du signe jusqu’à la perte de lisibilité, pour en privilégier la dimension esthétique. Les essais du catalogue sont écrits par Hiroyuki Shimatani, vice-directeur du Musée national de Tokyo, spécialiste de la calligraphie japonaise et par Hélène Bayou, conservateur en chef de la section Japon du musée des arts asiatiques Guimet, commissaire de l’exposition. L’ouvrage est préfacé par la Mainichi Shodokai et par Olivier de Bernon, président du musée Guimet.
L’exposition du musée des arts asiatiques Guimet présente une sélection d’œuvres représentatives de l’art de la calligraphie japonaise contemporaine et du concours organisé chaque année à Tokyo par la Fondation Mainichi Shodokai, qui réunit les plus grands maîtres calligraphes du Japon. Le catalogue de l’exposition propose une immersion unique dans cet art traditionnel, qui est l’un des plus populaires au Japon, et permet d’en appréhender l’histoire, de témoigner de la vivacité contemporaine de son expression et de rendre compte de sa réception en Occident.
À l’instar de cette discipline du Shôdo (la voie de l’écriture), où image et langage sont intimement liés, les 41 œuvres reproduites en pleine page invitent à la jouissance esthétique autant qu’à la réflexion et à la méditation sur les textes calligraphiés : le jeu entre le vide et le plein, le trait et la suspension du pinceau prennent sens grâce à la traduction des titres et des textes sources, mais également par les mots d’artistes qui, en regard des œuvres et en quelques phrases, expriment l’énergie, le souffle et l’émotion qui ont animé leur geste.
Ainsi les origines de l’écriture japonaise, fondée sur les caractères chinois (kanji) introduits dans l’archipel aux alentours du Ve siècle de notre ère, sont évoquées par le genre dit Kanji, réunissant des calligraphies de textes religieux (sûtra) ou de poèmes classiques chinois, dont le style atteste également ces influences continentales. La calligraphie de kana, signes syllabaires créés pour adapter l’écriture chinoise aux particularités de la langue japonaise, constitue un second genre, réservé à des formes littéraires purement japonaises, tels les waka ou les haïku. Par ailleurs, les caractères chinois archaïques ont été très tôt gravés sur des blocs de pierre formant des sceaux (Tenkoku), l’appréciation de ce genre passant par l’impression sur papier au rouge de cinabre de ces cachets. À ces trois catégories fondamentales de la calligraphie, quatre autres furent ajoutées dans le cadre spécifique du concours Mainichi Shodoten ; celle de Kindai Shibunsho, ou calligraphie poétique moderne qui, mêlant kanji et kana, reproduit des poèmes ou des sentences modernes ; celle des Daishijo (grand caractère) qui, isolant un ou deux caractères, accentue l’aspect pictural du trait ; celle du Kokuji (sculpture sur bois), où les caractères d’abord écrits au pinceau sont ensuite sculptés par l’artiste sur bois ou bambou ; enfin la calligraphie dite d’avant-garde qui, émergeant à partir des années 1950, autorise des métamorphoses du signe jusqu’à la perte de lisibilité, pour en privilégier la dimension esthétique. Les essais du catalogue sont écrits par Hiroyuki Shimatani, vice-directeur du Musée national de Tokyo, spécialiste de la calligraphie japonaise et par Hélène Bayou, conservateur en chef de la section Japon du musée des arts asiatiques Guimet, commissaire de l’exposition. L’ouvrage est préfacé par la Mainichi Shodokai et par Olivier de Bernon, président du musée Guimet.