La correspondance maçonnique entre le maître en chaire de la loge Saint-Charles de Mannheim, l´orateur de la Royale Yorck de Berlin, et deux des principaux Illuminés de Bavière est échangée entre 1777 et 1783, c´est-à-dire pendant ces années cruciales pour l´évolution de la franc-maçonnerie aussi bien en Allemagne qu´en France. Dans ces documents, se lisent certes les espoirs que ces hommes mettent dans la fraternité à laquelle ils appartiennent, mais aussi leurs déceptions, leurs frustrations de voir que, tels des Sisyphe modernes, ils ne parviennent jamais au bout de leur quête. On est confronté à leur désarroi face à la multiplication des systèmes, à leurs tentatives pour comprendre, au choc de leurs espérances en des finalités extraordinaires et des tendances rationalistes profondes qui les habitent. On y lit encore le poids des difficultés matérielles, la crainte des autorités qu´on doit ménager, le hasard des circonstances qui bouleversent les certitudes péniblement établies... Documents humains et historiques, ces lettres nous parlent encore de ces Français alors si nombreux à vivre en Allemagne, à imaginer un monde meilleur sachant, comme l´écrit l´un d´eux, que «Le délire d´un homme qui rêve au bonheur de ses frères a quelque chose de respectable ».
François Labbé est professeur agrégé et docteur ès lettres. Il a publié des travaux sur les relations franco-allemandes et sur la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle, sur Anacharsis Cloots. Il prépare un ouvrage sur Jean-Charles de Laveaux (1749-1827).
La correspondance maçonnique entre le maître en chaire de la loge Saint-Charles de Mannheim, l´orateur de la Royale Yorck de Berlin, et deux des principaux Illuminés de Bavière est échangée entre 1777 et 1783, c´est-à-dire pendant ces années cruciales pour l´évolution de la franc-maçonnerie aussi bien en Allemagne qu´en France. Dans ces documents, se lisent certes les espoirs que ces hommes mettent dans la fraternité à laquelle ils appartiennent, mais aussi leurs déceptions, leurs frustrations de voir que, tels des Sisyphe modernes, ils ne parviennent jamais au bout de leur quête. On est confronté à leur désarroi face à la multiplication des systèmes, à leurs tentatives pour comprendre, au choc de leurs espérances en des finalités extraordinaires et des tendances rationalistes profondes qui les habitent. On y lit encore le poids des difficultés matérielles, la crainte des autorités qu´on doit ménager, le hasard des circonstances qui bouleversent les certitudes péniblement établies... Documents humains et historiques, ces lettres nous parlent encore de ces Français alors si nombreux à vivre en Allemagne, à imaginer un monde meilleur sachant, comme l´écrit l´un d´eux, que «Le délire d´un homme qui rêve au bonheur de ses frères a quelque chose de respectable ».
François Labbé est professeur agrégé et docteur ès lettres. Il a publié des travaux sur les relations franco-allemandes et sur la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle, sur Anacharsis Cloots. Il prépare un ouvrage sur Jean-Charles de Laveaux (1749-1827).