"Saint Anselme, enfant d´Aoste (1033), moine et abbé du Bec (1059-1093), archevêque-primat de Cantorbéry (mort en 1109), est resté célèbre pour la preuve de l´existence de Dieu qu´il a proposée dans son ""Proslogion"" (1078). Voulait-il déduire cette existence d´une notion préalable, celle de l´Être le plus parfait qui se puisse concevoir ? La teneur négative du Nom qu´il reconnaît à Dieu : « Tu es quelque chose de tel que rien de plus grand ne puisse être pensé », la procédure négative de la preuve, l´ensemble des textes montrent, au contraire, qu´il tente de décrire la percée de la divine Parole au plus intime du cœur, pour le déloger de sa suffisance et le tourner vers plus grand que lui. Comme il n´y a plus alors de distance entre l´ontologie et la christologie, le Dieu qu´il confesse est bien le Père de Jésus-Christ, Dieu passant toute idée de Dieu dans l´Alliance qu´il scelle « une fois pour toutes » avec l´homme (Rm 6,10)."
"Saint Anselme, enfant d´Aoste (1033), moine et abbé du Bec (1059-1093), archevêque-primat de Cantorbéry (mort en 1109), est resté célèbre pour la preuve de l´existence de Dieu qu´il a proposée dans son ""Proslogion"" (1078). Voulait-il déduire cette existence d´une notion préalable, celle de l´Être le plus parfait qui se puisse concevoir ? La teneur négative du Nom qu´il reconnaît à Dieu : « Tu es quelque chose de tel que rien de plus grand ne puisse être pensé », la procédure négative de la preuve, l´ensemble des textes montrent, au contraire, qu´il tente de décrire la percée de la divine Parole au plus intime du cœur, pour le déloger de sa suffisance et le tourner vers plus grand que lui. Comme il n´y a plus alors de distance entre l´ontologie et la christologie, le Dieu qu´il confesse est bien le Père de Jésus-Christ, Dieu passant toute idée de Dieu dans l´Alliance qu´il scelle « une fois pour toutes » avec l´homme (Rm 6,10)."