Et si ? ... et s´il fallait tout revoir ? En effet la Franc-maçonnerie est de part en part écossaise mais pourquoi a-t-elle vue le jour dans ces lointaines terres qui semblaient loin des grands carrefours de la civilisation ? De l´île sacrée d´Iona - haut lieu du monachisme celtique et des Coli Dei - jusqu´au port d´Aberdeen, et sur cet axe crucial allant d´un bord à l´autre des côtes de l´Ecosse s´est cristallisé un projet adossé à un mouvement spirituel d´une ampleur insoupçonnée, il fait suite à une conjonction de plusieurs facteurs que nous avons entrepris d´expliquer afin d´en démêler l´écheveau. On peut néanmoins citer les acteurs principaux : 1- la diaspora juive qui fut plus important que ce que les manuels nous en disent, elle arriva avec Guillaume le Conquérant fort de son message messianique, 2- puis les templiers qui dès leur arrivée remirent leurs épées au service de l´indépendance écossaise, 3- les calvinistes qui virent dans l´Ecosse la possibilité d´un nouvel Israël avant l´heure et enfin 4- le rôle déterminant et décisif d´un homme, le comte William St Clair qui entendait restaurer à sa façon la gloire du temple de Salomon. Pour faire lever cette pâte et comme levain il faut enfin mentionner la connexion avec le milieu talmudique du sud de la France, représenté par le roi juif de Narbonne, Machar qui fut vénéré à Aberdeen. De là on peut inférer qu´il est incontestable qu´Aberdeen ait servi de foyer de la culture juive pendant la période 1100-1750. Toutes ces diasporas comprenant de nombreux intellectuels vont contribuer à l´essor et la renommée de la ville.

En 1200, Aberdeen devient une plaque tournante commerçant avec le reste de l´Europe du Nord... L´histoire des origines de la Franc-maçonnerie se trame autour d´une légende, celle du temple Salomon et d´un rite - le mot de maçon - issu de la fusion de deux traditions, judaïque et chrétienne. Elle se développera ensuite dans un projet œcuménique - la Christiana Res Publica, qui vit naitre à travers toute l´Europe le chantier des cathédrales entrainant une nouvelle société et aussi une nouvelle utopie, sa marche se poursuivra outre-manche et trouvera là son grand architecte dans la personne de William Sinclair. C´est aussi en Ecosse que fusionnèrent plusieurs filiations : celle du Saint Graal et la filiation hiéro-solymitaine - des chanoines de Jérusalem et de leurs successeurs se réclamant des bâtisseurs du Temple de Salomon. Aujourd´hui il n´y a plus de temple à construire mais était-ce là sa véritable et ultime mission ? Ne peut-on voir plus loin ? des questions auxquelles ce travail apporte des éclairages.