Les Editions Arfuyen ont publié en 2007 un ouvrage intitulé Etty Hillesum, "histoire de la jeune fille qui ne savait pas s´agenouiller", présentant pour la première fois trois lectures de cette oeuvre : juive (Claude Vigée), chrétienne (Dominique Sterckx) et laïque (Charles Juliet). Cet ouvrage donnait aussi pour la première fois la parole à la famille d´Etty, à travers le témoignage de notre cousine Liliane Hillesum, seule survivante de la famille Hillesum.
La collection Ainsi parlait nous offre l´occasion de donner cette fois encore une approche très nouvelle de l´oeuvre d´Etty en revenant au plus près du texte original. Etty y apparaît dans toute l´urgence et la spontanéité de son écriture, écrivain toute débutante rassemblant dans des notes improvisées le matériau de ses futurs livres, quand la guerre serait finie. On trouve ici toute la force et la liberté de pensée de cette jeune femme extraordinaire, affrontée à l´extermination méthodique de tous les siens.
De très nombreuses phrases admirables mais perdues dans l´énorme masse du Journal et des lettres (plus de 1000 pages) sont ici mises en relief dans un phrasé qui permet de retrouver un peu le naturel de cette voix. Au travers de ces écrits, ce qui frappe, c´est l´importance et la permanence de Rilke dans sa méditation quotidienne. Au camp de Westerbork, c´est Rilke encore qu´elle emporte (le Livre d´heures) avec la Bible et son dictionnaire de russe.
Rilke maître à écrire, mais aussi maître de vie. Et c´est toute une nouvelle approche d´Etty qui apparaît là, sur la ligne de crête entre littérature et spiritualité.
Biographie d´Etty Hillesum
Gérard Pfister est né en 1951 à Paris d´une famille colmarienne. Du côté maternel, les activités sont tournées vers le milieu diamantaire néerlandais. C´est ainsi qu´il est en proche parenté avec la famille d´Etty Hillesum. Il soutient en 1975 une thèse sur Pierre de Massot. Dada demeurera dans tout son travail d´écriture et d´édition, un point de repère. Après des études de sciences politiques, de droit et d´urbanisme, il travaillera dans les secteurs industriel et finan-cier.
Nombreux voyages en Italie, au cours desquels il rencontre Margherita Guidacci et Leonardo Sinisgalli, ainsi qu´en Turquie, où il retrouve Melih Cedet Anday. Il est l´auteur de nombreuses traductions de l´allemand (notamment Maître Eckhart) et de l´italien (notamment Margherita Guidacci) mais aussi de l´anglais et du turc. Du nom d´une montagne où il possédait une maison de berger, face au mont Ven-toux, il crée en 1975 les Editions Arfuyen.
La même année paraît son premier texte poétique, Faux. En 2013, paraîtra son premier roman, Le Livre des sources. Il a été à l´origine en 1990 de la revue L´Autre, éditée par la Galerie Marwan Hoss, et en 2004 de l´Association Capitale Européenne des littératures (Eurobabel). Il partage son temps entre Paris, Strasbourg et les Hautes-Vosges alsaciennes. Esther Hillesum (dite Etty) est née le 15 janvier 1914 à Middelburg (Pays-Bas) dans une famille juive non pratiquante.
Son père, Louis Hillesum, est professeur de langues anciennes. Sa mère, Rebecca Bernstein, a fui les pogroms russes en 1907. Etty Hillesum a deux frères, Jaap qui étudiera la médecine et Mischa, de santé très fragile, qui étudiera le piano. En 1932, Etty commence des études de droit à Amsterdam et étudie le russe. Elle s´installe en 1937 dans la maison d´un comptable, Han Wegerif, veuf, dont elle devient la maîtresse.
Le 10 mai 1940, les troupes nazies envahissent les Pays-Bas. Le père d´Etty est démis de ses fonctions. Sur 140 000 juifs néerlandais, 104 000 seront assassinés. Le 3 février 1941 Etty consulte pour la première fois Julius Spier. Elle commence peu après à tenir son journal. En juillet 1942, Etty présente sa candidature comme membre du Conseil juif, puis pour travailler au service des personnes placées en transit au camp de Westerbork.
Elle y effectue quatre séjours, entre lesquels elle vient reprendre des forces à Amsterdam. Le 5 juin 1943, elle confie ses cahiers à l´une de ses amies. Assignée à résidence au camp, elle est embarquée avec les siens sur un train le 7 septembre. Elle meurt à Auschwitz le 30 novembre 1943.
Les Editions Arfuyen ont publié en 2007 un ouvrage intitulé Etty Hillesum, "histoire de la jeune fille qui ne savait pas s´agenouiller", présentant pour la première fois trois lectures de cette oeuvre : juive (Claude Vigée), chrétienne (Dominique Sterckx) et laïque (Charles Juliet). Cet ouvrage donnait aussi pour la première fois la parole à la famille d´Etty, à travers le témoignage de notre cousine Liliane Hillesum, seule survivante de la famille Hillesum.
La collection Ainsi parlait nous offre l´occasion de donner cette fois encore une approche très nouvelle de l´oeuvre d´Etty en revenant au plus près du texte original. Etty y apparaît dans toute l´urgence et la spontanéité de son écriture, écrivain toute débutante rassemblant dans des notes improvisées le matériau de ses futurs livres, quand la guerre serait finie. On trouve ici toute la force et la liberté de pensée de cette jeune femme extraordinaire, affrontée à l´extermination méthodique de tous les siens.
De très nombreuses phrases admirables mais perdues dans l´énorme masse du Journal et des lettres (plus de 1000 pages) sont ici mises en relief dans un phrasé qui permet de retrouver un peu le naturel de cette voix. Au travers de ces écrits, ce qui frappe, c´est l´importance et la permanence de Rilke dans sa méditation quotidienne. Au camp de Westerbork, c´est Rilke encore qu´elle emporte (le Livre d´heures) avec la Bible et son dictionnaire de russe.
Rilke maître à écrire, mais aussi maître de vie. Et c´est toute une nouvelle approche d´Etty qui apparaît là, sur la ligne de crête entre littérature et spiritualité.
Biographie d´Etty Hillesum
Gérard Pfister est né en 1951 à Paris d´une famille colmarienne. Du côté maternel, les activités sont tournées vers le milieu diamantaire néerlandais. C´est ainsi qu´il est en proche parenté avec la famille d´Etty Hillesum. Il soutient en 1975 une thèse sur Pierre de Massot. Dada demeurera dans tout son travail d´écriture et d´édition, un point de repère. Après des études de sciences politiques, de droit et d´urbanisme, il travaillera dans les secteurs industriel et finan-cier.
Nombreux voyages en Italie, au cours desquels il rencontre Margherita Guidacci et Leonardo Sinisgalli, ainsi qu´en Turquie, où il retrouve Melih Cedet Anday. Il est l´auteur de nombreuses traductions de l´allemand (notamment Maître Eckhart) et de l´italien (notamment Margherita Guidacci) mais aussi de l´anglais et du turc. Du nom d´une montagne où il possédait une maison de berger, face au mont Ven-toux, il crée en 1975 les Editions Arfuyen.
La même année paraît son premier texte poétique, Faux. En 2013, paraîtra son premier roman, Le Livre des sources. Il a été à l´origine en 1990 de la revue L´Autre, éditée par la Galerie Marwan Hoss, et en 2004 de l´Association Capitale Européenne des littératures (Eurobabel). Il partage son temps entre Paris, Strasbourg et les Hautes-Vosges alsaciennes. Esther Hillesum (dite Etty) est née le 15 janvier 1914 à Middelburg (Pays-Bas) dans une famille juive non pratiquante.
Son père, Louis Hillesum, est professeur de langues anciennes. Sa mère, Rebecca Bernstein, a fui les pogroms russes en 1907. Etty Hillesum a deux frères, Jaap qui étudiera la médecine et Mischa, de santé très fragile, qui étudiera le piano. En 1932, Etty commence des études de droit à Amsterdam et étudie le russe. Elle s´installe en 1937 dans la maison d´un comptable, Han Wegerif, veuf, dont elle devient la maîtresse.
Le 10 mai 1940, les troupes nazies envahissent les Pays-Bas. Le père d´Etty est démis de ses fonctions. Sur 140 000 juifs néerlandais, 104 000 seront assassinés. Le 3 février 1941 Etty consulte pour la première fois Julius Spier. Elle commence peu après à tenir son journal. En juillet 1942, Etty présente sa candidature comme membre du Conseil juif, puis pour travailler au service des personnes placées en transit au camp de Westerbork.
Elle y effectue quatre séjours, entre lesquels elle vient reprendre des forces à Amsterdam. Le 5 juin 1943, elle confie ses cahiers à l´une de ses amies. Assignée à résidence au camp, elle est embarquée avec les siens sur un train le 7 septembre. Elle meurt à Auschwitz le 30 novembre 1943.