"L´islam serait inconciliable avec la modernité, à moins de se repenser sur des bases rationalistes ? Se différenciant de cette position majoritaire chez les penseurs contemporains, musulmans ou non, Éric Geoffroy appelle à une voie plus radicale, celle d´une refonte du sens : non plus se limiter à l´horizon de la «réforme», du droit notamment, mais s´efforcer de saisir, par la spiritualité, les données de la révélation coranique. Cet ijtihâd spirituel, promu par les soufis depuis l´époque médiévale, est seul capable d´interrompre le processus de sclérose qui a fini par générer une véritable inversion des valeurs islamiques initiales. Tel un noyau en fusion, il a le pouvoir de vivifier l´écorce de la forme religieuse, en réévaluant les rapports entre raison et supra-raison, entre Loi et esprit de la Loi.
Dans notre contexte de mondialisation et de postmodernité, cette «révolution» du sens islamique se doit de convoquer également la pensée occidentale. Et cela d´autant plus que le ciel de la spiritualité s´est aujourd´hui refermé : en «Orient» où l´on instrumentalise la religion, en Occident où le nihilisme produit l´errance morale. Le soufisme ne pourrait-il dès lors constituer une alternative au «désenchantement du monde» ?"
"L´islam serait inconciliable avec la modernité, à moins de se repenser sur des bases rationalistes ? Se différenciant de cette position majoritaire chez les penseurs contemporains, musulmans ou non, Éric Geoffroy appelle à une voie plus radicale, celle d´une refonte du sens : non plus se limiter à l´horizon de la «réforme», du droit notamment, mais s´efforcer de saisir, par la spiritualité, les données de la révélation coranique. Cet ijtihâd spirituel, promu par les soufis depuis l´époque médiévale, est seul capable d´interrompre le processus de sclérose qui a fini par générer une véritable inversion des valeurs islamiques initiales. Tel un noyau en fusion, il a le pouvoir de vivifier l´écorce de la forme religieuse, en réévaluant les rapports entre raison et supra-raison, entre Loi et esprit de la Loi.
Dans notre contexte de mondialisation et de postmodernité, cette «révolution» du sens islamique se doit de convoquer également la pensée occidentale. Et cela d´autant plus que le ciel de la spiritualité s´est aujourd´hui refermé : en «Orient» où l´on instrumentalise la religion, en Occident où le nihilisme produit l´errance morale. Le soufisme ne pourrait-il dès lors constituer une alternative au «désenchantement du monde» ?"