Médecin de l´âme et homme de culture, Carl Gustav Jung (1875-1961) s´est intéressé à la gnose dès les années 1910 alors qu´il effectuait des recherches sur les mythologies, mystères et croyances populaires. Son intuition lui disait que cette littérature étrange et difficile détenait un trésor d´images symboliques dont il lui fallait comprendre la signification. Peu après confronté à une crise intérieure (1913) dont il fit le récit dans Le Livre Rouge, Jung en vint à considérer les gnostiques comme les premiers explorateurs de l´inconscient, découvrant le monde des archétypes qui leur inspira leurs visions et leurs mythes. Comme les alchimistes plus tard, ces visionnaires l´ont souvent guidé dans l´élaboration de la psychologie analytique, " gnostique " en ce qu´elle restitue une plénitude de sens à la vie désorientée de l´homme contemporain.
Jugées hérétiques par les premiers auteurs chrétiens, les gnoses dont l´origine est incertaine (Syrie, Iran, Judée ?) laissaient libre cours à l´imagination créatrice et avaient du salut une vision aussi proche des initiations antiques que du christianisme. Valorisant la découverte de soi à travers l´expérience personnelle du divin, leur enseignement ne pouvait laisser Jung indifférent. Fut-il lui même " gnostique " comme l´en accusèrent Martin Buber et certains théologiens chrétiens ? S´il le fut, c´est à sa manière : afin de répondre aux exigences spirituelles de son temps désireux de " savoir " plutôt que de croire.
Médecin de l´âme et homme de culture, Carl Gustav Jung (1875-1961) s´est intéressé à la gnose dès les années 1910 alors qu´il effectuait des recherches sur les mythologies, mystères et croyances populaires. Son intuition lui disait que cette littérature étrange et difficile détenait un trésor d´images symboliques dont il lui fallait comprendre la signification. Peu après confronté à une crise intérieure (1913) dont il fit le récit dans Le Livre Rouge, Jung en vint à considérer les gnostiques comme les premiers explorateurs de l´inconscient, découvrant le monde des archétypes qui leur inspira leurs visions et leurs mythes. Comme les alchimistes plus tard, ces visionnaires l´ont souvent guidé dans l´élaboration de la psychologie analytique, " gnostique " en ce qu´elle restitue une plénitude de sens à la vie désorientée de l´homme contemporain.
Jugées hérétiques par les premiers auteurs chrétiens, les gnoses dont l´origine est incertaine (Syrie, Iran, Judée ?) laissaient libre cours à l´imagination créatrice et avaient du salut une vision aussi proche des initiations antiques que du christianisme. Valorisant la découverte de soi à travers l´expérience personnelle du divin, leur enseignement ne pouvait laisser Jung indifférent. Fut-il lui même " gnostique " comme l´en accusèrent Martin Buber et certains théologiens chrétiens ? S´il le fut, c´est à sa manière : afin de répondre aux exigences spirituelles de son temps désireux de " savoir " plutôt que de croire.