"L´unique édition, posthume, du Platonisme dévoilé ou Essai touchant le Verbe platonicien de Jacques Souverain (souvent prénommé à tort « Mathieu » par les bibliographes) parut en 1700, avec l´adresse fictive « A Cologne chez Pierre Marteau », en réalité à Amsterdam, chez Sebastian Petzold (voir J. Marshall, « Locke, Socinianism, ""Socinianism"" and Unitarianism », in M. A. Stewart [éd.], English Philosophy in the Age of Locke, Oxford: Clarendon Press, 2000, p.128). Elle fut procurée par Samuel Crell (1660-1747), à qui le traité avait été communiqué à Londres en 1699, avec au moins un autre écrit de Souverain mentionné dans l´« Avertissement» du Platonisme dévoilé (ci-après p. 11), à savoir une Dissertation sur l´Évangile de S. Jean que l´on croyait perdue mais qui aurait été récemment retrouvée par John Marshall dans les papiers de John Locke, sous forme d´une traduction anglaise intitulée Some General Reflections on the Beginning of St. John´s Gospel (voir J. Marshall, op. cit., pp. 126 sqq.). En effet, après avoir entrepris des études de théologie à Genève en 1672 et été nommé pasteur à Aillères (Sarthe) par le synode provincial d´Anjou tenu à Preuilly en 1675, puis à Mouchamps (Poitou), Souverain avait été déposé par le synode de Thouars pour cause d´arminianisme en 1682 et s´était réfugié à Londres, où, le 29 décembre 1683, il avait reçu une ordination anglicane des mains de l´évêque Henry Compton (voir l´introduction d´Élisabeth Labrousse à Jacques Souverain, Lettre à Mr *** touchant l´apostasie. Éditée par Sylvain Matton et présentée par Élisabeth Labrousse, avec une étude de Martin Mulsow, Paris: SÉHA - Milan: Archè, 2000, pp. 5-48). Or, Crell, ou Petzold, ayant demandé à un ami de Jean Le Clerc (1657-1736) de se charger de la relecture des épreuves du Platonisme dévoilé, cet ami accepta à condition que certains propos malmenant Le Clerc fussent supprimés, ce à quoi consentit Crell (voir Martin Mulsow, Moderne aus dent Untergrund. Radikale Frühaufklârung in Deutschland 1680-1720, Hambourg: Meiner, 2002, pp. 260 sqq.). Heureusement, nous avons eu le bonheur d´acquérir un manuscrit, apparemment unique, du traité de Souverain, qui s´y présente sous un intitulé un peu différent: la page de titre du manuscrit porte en effet « Platon démasqué ou Essay touchant le Verbe Platonicien, par Mr. Souverain, A Londres, A. D. 1698, Auquel est jointe une lettre de Mr Souverain touchant l´Apostasie » (voir la description de ce manuscrit dans l´édition ci-dessus citée de la Lettre à Mr *** touchant l´apostasie, pp. 65-66)."
"L´unique édition, posthume, du Platonisme dévoilé ou Essai touchant le Verbe platonicien de Jacques Souverain (souvent prénommé à tort « Mathieu » par les bibliographes) parut en 1700, avec l´adresse fictive « A Cologne chez Pierre Marteau », en réalité à Amsterdam, chez Sebastian Petzold (voir J. Marshall, « Locke, Socinianism, ""Socinianism"" and Unitarianism », in M. A. Stewart [éd.], English Philosophy in the Age of Locke, Oxford: Clarendon Press, 2000, p.128). Elle fut procurée par Samuel Crell (1660-1747), à qui le traité avait été communiqué à Londres en 1699, avec au moins un autre écrit de Souverain mentionné dans l´« Avertissement» du Platonisme dévoilé (ci-après p. 11), à savoir une Dissertation sur l´Évangile de S. Jean que l´on croyait perdue mais qui aurait été récemment retrouvée par John Marshall dans les papiers de John Locke, sous forme d´une traduction anglaise intitulée Some General Reflections on the Beginning of St. John´s Gospel (voir J. Marshall, op. cit., pp. 126 sqq.). En effet, après avoir entrepris des études de théologie à Genève en 1672 et été nommé pasteur à Aillères (Sarthe) par le synode provincial d´Anjou tenu à Preuilly en 1675, puis à Mouchamps (Poitou), Souverain avait été déposé par le synode de Thouars pour cause d´arminianisme en 1682 et s´était réfugié à Londres, où, le 29 décembre 1683, il avait reçu une ordination anglicane des mains de l´évêque Henry Compton (voir l´introduction d´Élisabeth Labrousse à Jacques Souverain, Lettre à Mr *** touchant l´apostasie. Éditée par Sylvain Matton et présentée par Élisabeth Labrousse, avec une étude de Martin Mulsow, Paris: SÉHA - Milan: Archè, 2000, pp. 5-48). Or, Crell, ou Petzold, ayant demandé à un ami de Jean Le Clerc (1657-1736) de se charger de la relecture des épreuves du Platonisme dévoilé, cet ami accepta à condition que certains propos malmenant Le Clerc fussent supprimés, ce à quoi consentit Crell (voir Martin Mulsow, Moderne aus dent Untergrund. Radikale Frühaufklârung in Deutschland 1680-1720, Hambourg: Meiner, 2002, pp. 260 sqq.). Heureusement, nous avons eu le bonheur d´acquérir un manuscrit, apparemment unique, du traité de Souverain, qui s´y présente sous un intitulé un peu différent: la page de titre du manuscrit porte en effet « Platon démasqué ou Essay touchant le Verbe Platonicien, par Mr. Souverain, A Londres, A. D. 1698, Auquel est jointe une lettre de Mr Souverain touchant l´Apostasie » (voir la description de ce manuscrit dans l´édition ci-dessus citée de la Lettre à Mr *** touchant l´apostasie, pp. 65-66)."