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STENGERS Isabelle Réactiver le sens commun - Lecture de Whitehead en temps de débâcle Librairie Eklectic

Réactiver le sens commun - Lecture de Whitehead en temps de débâcle

Auteur : STENGERS Isabelle
Editeur : EMPECHEURS DE PENSER EN ROND (Les)
Nombre de pages : 198
Date de parution : 09/01/2020
Forme : Livre ISBN : 9782359251685
EMPECH33

NEUF habituellement en stock
Prix : 18.00€

Opposer les scientifiques à un « public prêt à croire n´importe quoi » - et qu´il faut maintenir à distance - est un désastre politique. « Ceux qui savent » deviennent les bergers d´un troupeau tenu pour foncièrement irrationnel. Aujourd´hui, une partie du troupeau semble avoir bel et bien perdu le sens commun, mais n´est-ce pas parce qu´il a été humilié, poussé à faire cause commune avec ce qui affole leurs bergers ? Quant aux autres, indociles et rebelles, qui s´activent à faire germer d´autres mondes possibles, ils sont traités en ennemis.
Si la science est une « aventure » - selon la formule du philosophe Whitehead -, ce désastre est aussi scientifique car les scientifiques ont besoin d´un milieu qui rumine (« oui... mais quand même ») ou résiste et objecte. Quand le sens commun devient l´ennemi, c´est le monde qui s´appauvrit, c´est l´imagination qui disparaît. Là pourrait être le rôle de la philosophie : souder le sens commun à l´imagination, le réactiver, civiliser une science qui confond ses réussites avec l´accomplissement du destin humain.
Depuis Whitehead le monde a changé, la débâcle a succédé au déclin qui, selon lui, caractérisait « notre » civilisation. Il faut apprendre à vivre sans la sécurité de nos démonstrations, consentir à un monde devenu problématique, où aucune autorité n´a le pouvoir d´arbitrer, mais où il s´agit d´apprendre à faire sens en commun.
Isabelle Stengers, docteur en philosophie, enseigne à l´Université libre de Bruxelles. Elle est l´auteure de nombreux livres sur l´histoire et la philosophie des sciences, dont, à La Découverte, L´Invention des sciences modernes (1993) et Sciences et pouvoir (1997, 2002). Elle a reçu le grand prix de philosophie de l´Académie française en 1993.


Opposer les scientifiques à un « public prêt à croire n´importe quoi » - et qu´il faut maintenir à distance - est un désastre politique. « Ceux qui savent » deviennent les bergers d´un troupeau tenu pour foncièrement irrationnel. Aujourd´hui, une partie du troupeau semble avoir bel et bien perdu le sens commun, mais n´est-ce pas parce qu´il a été humilié, poussé à faire cause commune avec ce qui affole leurs bergers ? Quant aux autres, indociles et rebelles, qui s´activent à faire germer d´autres mondes possibles, ils sont traités en ennemis.
Si la science est une « aventure » - selon la formule du philosophe Whitehead -, ce désastre est aussi scientifique car les scientifiques ont besoin d´un milieu qui rumine (« oui... mais quand même ») ou résiste et objecte. Quand le sens commun devient l´ennemi, c´est le monde qui s´appauvrit, c´est l´imagination qui disparaît. Là pourrait être le rôle de la philosophie : souder le sens commun à l´imagination, le réactiver, civiliser une science qui confond ses réussites avec l´accomplissement du destin humain.
Depuis Whitehead le monde a changé, la débâcle a succédé au déclin qui, selon lui, caractérisait « notre » civilisation. Il faut apprendre à vivre sans la sécurité de nos démonstrations, consentir à un monde devenu problématique, où aucune autorité n´a le pouvoir d´arbitrer, mais où il s´agit d´apprendre à faire sens en commun.
Isabelle Stengers, docteur en philosophie, enseigne à l´Université libre de Bruxelles. Elle est l´auteure de nombreux livres sur l´histoire et la philosophie des sciences, dont, à La Découverte, L´Invention des sciences modernes (1993) et Sciences et pouvoir (1997, 2002). Elle a reçu le grand prix de philosophie de l´Académie française en 1993.