"Averroès théologien est un philosophe engagé. Ce philosophe est à la fois réaliste et idéaliste, ce qui, à tout prendre, vaut mieux que naïf et fanatique. Les hommes politiques qu´il estime avoir façonnés intellectuellement sont censés partager avec la masse, et diffuser, en son sein, la ""Loi générale et commune"", c´est-à-dire la Loi religieuse, en même temps qu´ils adhèrent à la ""Loi particulière"" des philosophes - ce qui est une condition sine qua non de la préservation de leur pouvoir, qui a pour finalité l´avènement du vrai. C´est pourquoi l´activité philosophique doit être voulue par la Loi religieuse, dont la fin ne peut être que le bien général. Sans l´obligation de philosopher adressée par le Texte coranique aux ""hommes de démonstration"", la Loi religieuse ne serait pas vraie, et l´obligation d´adhérer à l´Islam n´aurait pas de pertinence rationnelle. Tel est le message final d´Ibn Rushd, philosophe et théologien musulman. Il ne paraît pas qu´il ait perdu beaucoup de son actualité."
"Averroès théologien est un philosophe engagé. Ce philosophe est à la fois réaliste et idéaliste, ce qui, à tout prendre, vaut mieux que naïf et fanatique. Les hommes politiques qu´il estime avoir façonnés intellectuellement sont censés partager avec la masse, et diffuser, en son sein, la ""Loi générale et commune"", c´est-à-dire la Loi religieuse, en même temps qu´ils adhèrent à la ""Loi particulière"" des philosophes - ce qui est une condition sine qua non de la préservation de leur pouvoir, qui a pour finalité l´avènement du vrai. C´est pourquoi l´activité philosophique doit être voulue par la Loi religieuse, dont la fin ne peut être que le bien général. Sans l´obligation de philosopher adressée par le Texte coranique aux ""hommes de démonstration"", la Loi religieuse ne serait pas vraie, et l´obligation d´adhérer à l´Islam n´aurait pas de pertinence rationnelle. Tel est le message final d´Ibn Rushd, philosophe et théologien musulman. Il ne paraît pas qu´il ait perdu beaucoup de son actualité."