
 
		précédés d´un discours sur l´essence et le forme de la poésie chez les principaux peuples de la terre. « Les anciens avaient l’habitude de comparer à l’or  tout ce qu’ils jugeaient sans défauts et beau par excellence : ainsi,  par « l’Âge d’or »,  ils entendaient l’âge des vertus et du bonheur ; et par les « Vers  dorés », les vers où la doctrine la plus pure était enfermée. Ils attribuaient constamment ces Vers à Pythagore, non qu’ils  crussent que ce philosophe les eût composés lui-même, mais parce qu’ils  savaient que celui de ses disciples dont ils étaient l’ouvrage, y avait  opposé l’exacte doctrine de son maître, et les avait tous fondés sur des  maximes sorties de sa bouche. Ce disciple, recommandable par ses  lumières, et surtout par son attachement aux préceptes de Pythagore, se  nommait Lysis. Après la mort de ce Philosophe, et lorsque ses ennemis,  momentanément triomphants, eurent élevé à Crotone et à Mésapont cette  terrible persécution qui coûta la vie à un si grand nombre de  Pythagoriciens, écrasés sous les débris le leur école incendiée ou  contraints de mourir de faim dans le temple des Muses, Lysis,  heureusement échappé à ces désastres, se retira en Grèce, où, voulant  répandre la secte de Pythagore, dont on s’attachait à calomnier les  principes, il crut nécessaire de dresser une sorte de formulaire qui  contint les bases de la morale, et les principales règles de conduite  données par cet homme célèbre. C’est à ce mouvement généreux que nous devons les Vers  philosophiques que j’ai essayé de traduire en français. Ces Vers appelés  dorés par la raison que j’ai dite, contiennent les sentiments de  Pythagore,  et sont tout ce qui nous reste de  véritablement authentique touchant l’un des plus grands hommes de  l’Antiquité. »

précédés d´un discours sur l´essence et le forme de la poésie chez les principaux peuples de la terre. « Les anciens avaient l’habitude de comparer à l’or  tout ce qu’ils jugeaient sans défauts et beau par excellence : ainsi,  par « l’Âge d’or »,  ils entendaient l’âge des vertus et du bonheur ; et par les « Vers  dorés », les vers où la doctrine la plus pure était enfermée. Ils attribuaient constamment ces Vers à Pythagore, non qu’ils  crussent que ce philosophe les eût composés lui-même, mais parce qu’ils  savaient que celui de ses disciples dont ils étaient l’ouvrage, y avait  opposé l’exacte doctrine de son maître, et les avait tous fondés sur des  maximes sorties de sa bouche. Ce disciple, recommandable par ses  lumières, et surtout par son attachement aux préceptes de Pythagore, se  nommait Lysis. Après la mort de ce Philosophe, et lorsque ses ennemis,  momentanément triomphants, eurent élevé à Crotone et à Mésapont cette  terrible persécution qui coûta la vie à un si grand nombre de  Pythagoriciens, écrasés sous les débris le leur école incendiée ou  contraints de mourir de faim dans le temple des Muses, Lysis,  heureusement échappé à ces désastres, se retira en Grèce, où, voulant  répandre la secte de Pythagore, dont on s’attachait à calomnier les  principes, il crut nécessaire de dresser une sorte de formulaire qui  contint les bases de la morale, et les principales règles de conduite  données par cet homme célèbre. C’est à ce mouvement généreux que nous devons les Vers  philosophiques que j’ai essayé de traduire en français. Ces Vers appelés  dorés par la raison que j’ai dite, contiennent les sentiments de  Pythagore,  et sont tout ce qui nous reste de  véritablement authentique touchant l’un des plus grands hommes de  l’Antiquité. »
