La très belle lettre de Malesherbes à la Convention, par laquelle il se proposa comme défenseur de Louis XVI, est un titre légitime au respect de la prospérité, mais ne suffirait pas seule à sa gloire. Illustre et dernier représentant d’une famille vouée au service de la monarchie, Malesherbes est également célèbre par ses « Remontrances » publiques adressées à Louis XV, puis à Louis XVI, ce qui ne l’empêcha pas d’être deux fois ministre, quasi imposé par l’opinion en raison de sa grande réputation d’intégrité. L’Encyclopédie, monument scientifique, littéraire et politique de son siècle, sans lui n’aurait pas vu le jour. La restauration des protestants dans leurs droits civils par l’Edit de tolérance de 1787, annulant les effets de la Révocation de l’Edit de Nantes, c’est encore Malesherbes. De même l’émancipation des juifs, qu’il mit en route à la veille de la Révolution. A ces talents divers, il convient encore d’ajouter une curiosité universelle de naturaliste. Dans un XVIIIème siècle si riche en grands hommes, Malesherbes est la modèle même de l’honnête homme. Généreux comme Rousseau, sans être utopiste, agnostique comme Voltaire, mais respectueux de la religion, amoureux de la nature comme Linné, mais agacé par Buffon, monarchiste de tradition et de choix, tout en dénonçant les abus du pouvoir, ce sage, dans ce siècle dit « des Lumières », auxquelles les excès n’ont pourtant pas manqué, est une merveille d’équilibre et de probité. Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes mourut guillotiné, avec presque tous les membres de sa famille, le 22 avril 1794. Cet ultime sacrifice couronne une vie toute entière consacrée à l’honneur et à la sagesse.
La très belle lettre de Malesherbes à la Convention, par laquelle il se proposa comme défenseur de Louis XVI, est un titre légitime au respect de la prospérité, mais ne suffirait pas seule à sa gloire. Illustre et dernier représentant d’une famille vouée au service de la monarchie, Malesherbes est également célèbre par ses « Remontrances » publiques adressées à Louis XV, puis à Louis XVI, ce qui ne l’empêcha pas d’être deux fois ministre, quasi imposé par l’opinion en raison de sa grande réputation d’intégrité. L’Encyclopédie, monument scientifique, littéraire et politique de son siècle, sans lui n’aurait pas vu le jour. La restauration des protestants dans leurs droits civils par l’Edit de tolérance de 1787, annulant les effets de la Révocation de l’Edit de Nantes, c’est encore Malesherbes. De même l’émancipation des juifs, qu’il mit en route à la veille de la Révolution. A ces talents divers, il convient encore d’ajouter une curiosité universelle de naturaliste. Dans un XVIIIème siècle si riche en grands hommes, Malesherbes est la modèle même de l’honnête homme. Généreux comme Rousseau, sans être utopiste, agnostique comme Voltaire, mais respectueux de la religion, amoureux de la nature comme Linné, mais agacé par Buffon, monarchiste de tradition et de choix, tout en dénonçant les abus du pouvoir, ce sage, dans ce siècle dit « des Lumières », auxquelles les excès n’ont pourtant pas manqué, est une merveille d’équilibre et de probité. Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes mourut guillotiné, avec presque tous les membres de sa famille, le 22 avril 1794. Cet ultime sacrifice couronne une vie toute entière consacrée à l’honneur et à la sagesse.