"Par la comparaison de deux représentations du démon, celles du Faust de Goethe et du mystique Hallâj, occasion est donnée de cerner la catégorie de monothéisme absolu.

Alors que le monothéisme simple se contente de professer l’unicité de Dieu, le monothéisme absolu décoche aux créatures ses flèches en sorte qu’il entend affirmer Dieu seul, soit avec Méphistophélès dans la posture de la pure négation de tout ce qui n’est pas l’Un, soit avec Iblîs dans le geste souverain qui, pour avoir récusé toute prosternation latérale - et par avance tout anthropomorhisme -, s’accomplit dans l’amour apuré par l’absence de toute espérance.

L’enquête sur ces deux formes complémentaires du satanique, comme exprimant le monothéisme absolu, est poursuivie chez Schelling et dans le soufisme."