"Toute science, admet-on, commence par détacher un objet en le rendant indépendant des sujets et des situations. Mais cette conception étroite de la connaissance scientifique laisse subsister des zones d´ombre. La conscience n´est pas un objet. Elle est ce sans quoi rien ne pourrait être pris pour objet. La conscience n´est pas détachable des sujets, car elle s´identifie à ce qui est vécu par un sujet. De façon analogue, en physique quantique, un phénomène n´est pas dissociable de son contexte expérimental, car il s´identifie à ce qui se manifeste à grande échelle au laboratoire. Que faire pour ne pas laisser ces cas extrêmes de côté? Généraliser la méthode scientifique. Ne plus la borner à définir et à caractériser des objets, mais l´étendre à la coordination directe des expériences. Telle est la révolution de pensée qu´il faut accomplir pour résoudre, ou plutôt dissoudre, deux questions-limites de la science : le problème de l´origine de la conscience et le paradoxe du ""chat de Schrödinger"" en physique quantique.
-----------
Michel Bitbol, directeur de recherche au CNRS et chargé de cours à l´université Paris-l, a reçu une formation de médecin, de physicien et de philosophe. Il est notamment l´auteur de L´Aveuglante Proximité du réel (Flammarion, 1998) et de Mécanique quantique. Une introduction philosophique (Flammarion, 1997), récompensé par le prix Grammatikakis-Neumann de philosophie des sciences décerné par l´Académie des sciences morales et politiques."
"Toute science, admet-on, commence par détacher un objet en le rendant indépendant des sujets et des situations. Mais cette conception étroite de la connaissance scientifique laisse subsister des zones d´ombre. La conscience n´est pas un objet. Elle est ce sans quoi rien ne pourrait être pris pour objet. La conscience n´est pas détachable des sujets, car elle s´identifie à ce qui est vécu par un sujet. De façon analogue, en physique quantique, un phénomène n´est pas dissociable de son contexte expérimental, car il s´identifie à ce qui se manifeste à grande échelle au laboratoire. Que faire pour ne pas laisser ces cas extrêmes de côté? Généraliser la méthode scientifique. Ne plus la borner à définir et à caractériser des objets, mais l´étendre à la coordination directe des expériences. Telle est la révolution de pensée qu´il faut accomplir pour résoudre, ou plutôt dissoudre, deux questions-limites de la science : le problème de l´origine de la conscience et le paradoxe du ""chat de Schrödinger"" en physique quantique.
-----------
Michel Bitbol, directeur de recherche au CNRS et chargé de cours à l´université Paris-l, a reçu une formation de médecin, de physicien et de philosophe. Il est notamment l´auteur de L´Aveuglante Proximité du réel (Flammarion, 1998) et de Mécanique quantique. Une introduction philosophique (Flammarion, 1997), récompensé par le prix Grammatikakis-Neumann de philosophie des sciences décerné par l´Académie des sciences morales et politiques."