"« Cet ouvrage a pour but de laisser parler le cœur de la pensée hégélienne, sa Logique, afin de la voir parvenir au bout de ce qu´elle peut. Patiemment mis au contact de ce que cette pensée comporte de plus puissant, le lecteur est paradoxalement conduit à la regarder se renverser de l´intérieur. La philosophie hégélienne n´est pas une opinion offerte à une réfutation protéiforme, elle n´est ni une simple représentation ni une supplémentaire conception du monde, mais une nef colossale dont il ne suffit pas de contredire avec plus ou moins d´inspiration l´une ou l´autre base pour espérer la faire chavirer. Cette oeuvre relève le vertigineux défi de déployer un mouvement qui précède son lecteur. On ne ""sort"" de ce cercle que pour l´étendre, l´enrichir et y contribuer. C´est un fait : la pensée de Hegel est, sur son terrain, indépassable, ou, en dehors de son terrain, jamais atteinte puisque ce n´est pas d´elle que l´on parle quand on croit la mettre en cause.
Nous voyons ainsi, plus que pour toute autre pensée, deux camps ennemis s´affronter autour du système hégélien : d´une part, ceux qui, croyant préserver la ""liberté"" de leur ""esprit critique"", ne veulent ni lire véritablement, ni comprendre en profondeur, ni entendre parler de Hegel, d´autre part, ceux qui n´en sortent plus et répètent Hegel comme on répète encore une pièce quand on la joue pour la millième fois. Conscient de ces deux écueils, nous avons voulu suivre la voie d´une herméneutique phénoménologique : laisser apparaître l´oeuvre comme elle se donne. Attentif aux métamorphoses de cette notion d´identité qui est l´expressive figure dans laquelle se lisent les diverses motions de l´Idée absolue, nous laissons cette dernière s´ouvrir, révéler ses différents aspects et nous conduire d´elle-même à ce qu´elle veut nous dire. La méditation de la notion d´identité fait précisément apparaître les différents moments de la rythmique hégélienne et en fait pénétrer le sens ontologique. Chemin faisant, si l´affaire s´expose, elle s´expose intégralement, et elle se met donc également à nu. Un cohérent principe de connivence avec une grande pensée ne s´interdit nullement les voies de la clairvoyance ; il produit au contraire les conditions de sa juste et saine apparition. Cet ouvrage est donc une exposition ou une manifestation du penser hégélien au terme de laquelle doit logiquement apparaître l´essence de ce dernier, car l´objet d´une méditation approfondie laisse non seulement apparaître le tout, mais il laisse aussi tout apparaître, c´est-à-dire des limites et des inconséquences qui sont désormais les siennes et non celles que l´arbitraire critique importe pour la commodité de ses préjugés. Cette méditation se donne donc à la fois comme un cours sur la pensée hégélienne et comme une irrémédiable prise de distance. »"
"« Cet ouvrage a pour but de laisser parler le cœur de la pensée hégélienne, sa Logique, afin de la voir parvenir au bout de ce qu´elle peut. Patiemment mis au contact de ce que cette pensée comporte de plus puissant, le lecteur est paradoxalement conduit à la regarder se renverser de l´intérieur. La philosophie hégélienne n´est pas une opinion offerte à une réfutation protéiforme, elle n´est ni une simple représentation ni une supplémentaire conception du monde, mais une nef colossale dont il ne suffit pas de contredire avec plus ou moins d´inspiration l´une ou l´autre base pour espérer la faire chavirer. Cette oeuvre relève le vertigineux défi de déployer un mouvement qui précède son lecteur. On ne ""sort"" de ce cercle que pour l´étendre, l´enrichir et y contribuer. C´est un fait : la pensée de Hegel est, sur son terrain, indépassable, ou, en dehors de son terrain, jamais atteinte puisque ce n´est pas d´elle que l´on parle quand on croit la mettre en cause.
Nous voyons ainsi, plus que pour toute autre pensée, deux camps ennemis s´affronter autour du système hégélien : d´une part, ceux qui, croyant préserver la ""liberté"" de leur ""esprit critique"", ne veulent ni lire véritablement, ni comprendre en profondeur, ni entendre parler de Hegel, d´autre part, ceux qui n´en sortent plus et répètent Hegel comme on répète encore une pièce quand on la joue pour la millième fois. Conscient de ces deux écueils, nous avons voulu suivre la voie d´une herméneutique phénoménologique : laisser apparaître l´oeuvre comme elle se donne. Attentif aux métamorphoses de cette notion d´identité qui est l´expressive figure dans laquelle se lisent les diverses motions de l´Idée absolue, nous laissons cette dernière s´ouvrir, révéler ses différents aspects et nous conduire d´elle-même à ce qu´elle veut nous dire. La méditation de la notion d´identité fait précisément apparaître les différents moments de la rythmique hégélienne et en fait pénétrer le sens ontologique. Chemin faisant, si l´affaire s´expose, elle s´expose intégralement, et elle se met donc également à nu. Un cohérent principe de connivence avec une grande pensée ne s´interdit nullement les voies de la clairvoyance ; il produit au contraire les conditions de sa juste et saine apparition. Cet ouvrage est donc une exposition ou une manifestation du penser hégélien au terme de laquelle doit logiquement apparaître l´essence de ce dernier, car l´objet d´une méditation approfondie laisse non seulement apparaître le tout, mais il laisse aussi tout apparaître, c´est-à-dire des limites et des inconséquences qui sont désormais les siennes et non celles que l´arbitraire critique importe pour la commodité de ses préjugés. Cette méditation se donne donc à la fois comme un cours sur la pensée hégélienne et comme une irrémédiable prise de distance. »"