Madame Guyon est l’une des très grandes mystiques du XVIIe siècle français et certainement une de celles qui nous reste le plus proche. Car elle demeura toute sa vie une laïque plongée dans les difficultés de l’ordinaire quotidien et garda toujours une entière liberté intérieure. Devenue suspecte après les condamnations du quiétisme de Molinos, elle ne cessa pourtant d’exercer une profonde influence auprès de très nombreux amis mystiques (dont Fénelon) qui lui restèrent fidèles malgré le danger. Après sa mort, ses écrits se transmirent surtout hors de France. Admirée chez les protestants, célébrée par Bergson comme par l’abbé Henri Bremond, sa réhabilitation est en cours au sein du catholicisme. On croit connaître Madame Guyon. On croit pouvoir la juger. Or on ne la connaît pas. Les textes que l’on connaît d’elle ne sont que des textes de jeunesse, écrit avant ses 37 ans. Or elle en vécut près de 70 ! Et il est remarquable que, dans ses années de pleine maturité, son oeuvre évolue très profondément : finis les traités et commentaires, elle se borne désormais à des lettres de direction particulières ou tout au plus à de brefs opuscules sur des difficultés ou des questions communément ressenties. Les disciples qui visitaient la vieille dame de Blois ont rassemblé ces lettres et opuscules qui circulaient parmi eux. Cet ensemble de pièces, de dimensions variables, fut publié en 1716, du vivant de leur auteur, en deux volumes contenant chacun 70 pièces, édition malheureusement bien vite dispersée dans les bibliothèques privées de ses disciples français et étrangers : suisses, hollandais, anglais ou écossais. Totalement inconnu du public, ce corpus d’une très haute qualité spirituelle et littéraire constitue vraiment le coeur de l’oeuvre de Madame Guyon. Il traduit sa pleine maturité mystique et permet de jeter un tout autre regard sur son expérience et son enseignement spirituels. Nous en proposons ici un choix substantiel, disposé selon un ordre proche de celui de son disciple aimé et premier éditeur, Pierre Poiret. Dominique Tronc est un éminent spécialiste de l’oeuvre de Madame Guyon. On lui doit notamment l’édition critique de la correspondance de Madame Guyon en trois volumes intitulés : I Directions spirituelles, II Années de combat, III Chemins mystiques (Paris, Honoré Champion, 2003-2005).
Madame Guyon est l’une des très grandes mystiques du XVIIe siècle français et certainement une de celles qui nous reste le plus proche. Car elle demeura toute sa vie une laïque plongée dans les difficultés de l’ordinaire quotidien et garda toujours une entière liberté intérieure. Devenue suspecte après les condamnations du quiétisme de Molinos, elle ne cessa pourtant d’exercer une profonde influence auprès de très nombreux amis mystiques (dont Fénelon) qui lui restèrent fidèles malgré le danger. Après sa mort, ses écrits se transmirent surtout hors de France. Admirée chez les protestants, célébrée par Bergson comme par l’abbé Henri Bremond, sa réhabilitation est en cours au sein du catholicisme. On croit connaître Madame Guyon. On croit pouvoir la juger. Or on ne la connaît pas. Les textes que l’on connaît d’elle ne sont que des textes de jeunesse, écrit avant ses 37 ans. Or elle en vécut près de 70 ! Et il est remarquable que, dans ses années de pleine maturité, son oeuvre évolue très profondément : finis les traités et commentaires, elle se borne désormais à des lettres de direction particulières ou tout au plus à de brefs opuscules sur des difficultés ou des questions communément ressenties. Les disciples qui visitaient la vieille dame de Blois ont rassemblé ces lettres et opuscules qui circulaient parmi eux. Cet ensemble de pièces, de dimensions variables, fut publié en 1716, du vivant de leur auteur, en deux volumes contenant chacun 70 pièces, édition malheureusement bien vite dispersée dans les bibliothèques privées de ses disciples français et étrangers : suisses, hollandais, anglais ou écossais. Totalement inconnu du public, ce corpus d’une très haute qualité spirituelle et littéraire constitue vraiment le coeur de l’oeuvre de Madame Guyon. Il traduit sa pleine maturité mystique et permet de jeter un tout autre regard sur son expérience et son enseignement spirituels. Nous en proposons ici un choix substantiel, disposé selon un ordre proche de celui de son disciple aimé et premier éditeur, Pierre Poiret. Dominique Tronc est un éminent spécialiste de l’oeuvre de Madame Guyon. On lui doit notamment l’édition critique de la correspondance de Madame Guyon en trois volumes intitulés : I Directions spirituelles, II Années de combat, III Chemins mystiques (Paris, Honoré Champion, 2003-2005).