En 1890, Henry Salt, le biographe de Thoreau écrit à l´un de ses amis : « Je me demande si vous connaissez L´Histoire de mon cœur, de Richard Jefferies ; c´est une œuvre rare, géniale. » Jefferies avait quatorze ans quand Thoreau était mort, en 1862, et ne connaissait pas son œuvre. Et pourtant, relève Hart, leurs ressemblances étaient grandes : un même tempérament mystique, un même mépris des conventions, le même amour passionné des bois, des champs et des cours d´eau, le même génie pour consigner leurs observations.
Un autre grand Américain, Henry Miller, exprime le même enthousiasme pour L´Histoire de mon cœur : « Voilà un homme qui exprime mes pensées les plus intimes. Il est l´iconoclaste que je me sens être sans pourtant jamais le révéler pleinement. Il a des exigences extrêmes. Il rejette, il met à la casse, il annihile. Quel chercheur ! Quel chercheur audacieux ! »
Jefferies notait lui-même à la fin de sa vie : « Une partie du meilleur de mon œuvre a été réalisée dans un état d´intense agonie. » Sa faiblesse extrême entraîna une forme d´« hyperesthésie », une acuité démultipliée : chaque tache de couleur, écrit-il, lui paraissait une sorte de nourriture. D´où une vision du monde inouïe, dépassant nos concepts habituels des religions et même des mystiques d´une manière évidente et simple, et comme charnelle.
Grand connaisseur de tous les aspects de la nature et réputé pour ses nombreux ouvrages sur ces sujets, Jefferies nous livre dans cette Histoire de mon cœur un livre extraordinaire, inclassable, entre observation, spiritualité, philosophie et poésie. Si le choix a été fait ici de le publier dans Les Carnets spirituels - alors qu´il ne se réfère à aucune religion ni aucune transcendance -, c´est qu´il est merveilleusement fait pour une lecture méditative : il nous ouvre à l´infini, il nous communique une sagesse essentielle.
En 1890, Henry Salt, le biographe de Thoreau écrit à l´un de ses amis : « Je me demande si vous connaissez L´Histoire de mon cœur, de Richard Jefferies ; c´est une œuvre rare, géniale. » Jefferies avait quatorze ans quand Thoreau était mort, en 1862, et ne connaissait pas son œuvre. Et pourtant, relève Hart, leurs ressemblances étaient grandes : un même tempérament mystique, un même mépris des conventions, le même amour passionné des bois, des champs et des cours d´eau, le même génie pour consigner leurs observations.
Un autre grand Américain, Henry Miller, exprime le même enthousiasme pour L´Histoire de mon cœur : « Voilà un homme qui exprime mes pensées les plus intimes. Il est l´iconoclaste que je me sens être sans pourtant jamais le révéler pleinement. Il a des exigences extrêmes. Il rejette, il met à la casse, il annihile. Quel chercheur ! Quel chercheur audacieux ! »
Jefferies notait lui-même à la fin de sa vie : « Une partie du meilleur de mon œuvre a été réalisée dans un état d´intense agonie. » Sa faiblesse extrême entraîna une forme d´« hyperesthésie », une acuité démultipliée : chaque tache de couleur, écrit-il, lui paraissait une sorte de nourriture. D´où une vision du monde inouïe, dépassant nos concepts habituels des religions et même des mystiques d´une manière évidente et simple, et comme charnelle.
Grand connaisseur de tous les aspects de la nature et réputé pour ses nombreux ouvrages sur ces sujets, Jefferies nous livre dans cette Histoire de mon cœur un livre extraordinaire, inclassable, entre observation, spiritualité, philosophie et poésie. Si le choix a été fait ici de le publier dans Les Carnets spirituels - alors qu´il ne se réfère à aucune religion ni aucune transcendance -, c´est qu´il est merveilleusement fait pour une lecture méditative : il nous ouvre à l´infini, il nous communique une sagesse essentielle.