
 
		L´oraison est le fondement même du Carmel et l’instrument principal de  la réforme de Thérèse d’Avila. Sur la formation de l’oraison thérésienne  on sait toutefois peu de chose.  Curieusement, il est une source  essentielle que l’on néglige trop souvent, malgré les nombreuses  références qu’y fait Thérèse dans ses textes : celle de son directeur  spirituel le P. Balthasar Álvarez. 
      « J’avais un confesseur, écrit-elle dans la Vie, qui  me mortifiait beaucoup, parfois il m’affligeait et me peinait  profondément ; c’est pourtant lui, ce me semble, qui m’a fait faire les  plus grands progrès. » « Il m’encourageait et m’apaisait toujours. » «  Jamais il n’aurait pu tout endurer s’il eût été moins saint et si le  Seigneur ne l’eût soutenu, car il devait répondre à ceux qui me  croyaient perdue, et on ne le croyait pas. » Dans ses lettres,  Thérèse évoque son confesseur en l’appelant affectueusement « mon  Père Balthasar Álvarez ». Il est « l’un de mes meilleurs amis »,  écrit-elle. « Tâchez de lui parler, c’est un saint. » On  rapporte aussi ce propos : «Thérèse dit un jour à une femme de  qualité que, dans ses relations avec le Père, sur les degrés et modes  d’oraison, elle l’avait toujours trouvé supérieur à elle, non seulement  en théorie, mais encore en pratique. » 
      Alvarez est l’auteur de deux courts Traités sur l’oraison et de nombreux fragment. Ce sont ces textes qui sont ici publiés pour la  première fois, avec les commentaires de son biographe le jésuite Luis  de la Puente. Ils sont précédés des textes de Thérèse d’Avila sur son  ami et maître Balthasar Alvarez ainsi que d’une préface de Bernard Sesé,  grand hispaniste et excellent connaisseur du Carmel
      Les premières lignes du premier Traité sur l’oraison situent bien l’oraison telle que la conçoit Álvarez  : « J’ai  travaillé pendant seize ans comme un laboureur qui se donne toutes  sortes de peines pour féconder son champ, sans faire néanmoins aucune  récolte. […] Enfin, je rentrai en moi-même, et n’eus pas de  peine à reconnaître ma folie. Il en résulta que, pendant quelques jours,  ma confusion devant Dieu fut extrême. La honte m’empêchait de lever les  yeux. Je n’osais plus parler, si ce n’est pour le prier de me punir, de  me pardonner, de remédier à ma misère. Alors, il daigna m’admettre à un  genre d’oraison plus élevé. »
      L’oraison de présence, dont Thérèse fera l’exercice par excellence  de sa règle inspire au P. Álvarez une confiance sans réserve. Le P.  Balthasar insiste beaucoup sur ce motif fondamental : « Cette  jouissance de Dieu est notre vrai bien […] le Fils de Dieu nous  a été donné afin que nous jouissions de lui, même dans la vie présente.  » Il prend soin d’appuyer sa méthode d’oraison sur l’Écriture et  sur les plus hautes autorités de l’Église, à commencer par saint  Augustin, saint Bernard, Albert le Grand et saint Thomas d’ Aquin.

L´oraison est le fondement même du Carmel et l’instrument principal de  la réforme de Thérèse d’Avila. Sur la formation de l’oraison thérésienne  on sait toutefois peu de chose.  Curieusement, il est une source  essentielle que l’on néglige trop souvent, malgré les nombreuses  références qu’y fait Thérèse dans ses textes : celle de son directeur  spirituel le P. Balthasar Álvarez. 
      « J’avais un confesseur, écrit-elle dans la Vie, qui  me mortifiait beaucoup, parfois il m’affligeait et me peinait  profondément ; c’est pourtant lui, ce me semble, qui m’a fait faire les  plus grands progrès. » « Il m’encourageait et m’apaisait toujours. » «  Jamais il n’aurait pu tout endurer s’il eût été moins saint et si le  Seigneur ne l’eût soutenu, car il devait répondre à ceux qui me  croyaient perdue, et on ne le croyait pas. » Dans ses lettres,  Thérèse évoque son confesseur en l’appelant affectueusement « mon  Père Balthasar Álvarez ». Il est « l’un de mes meilleurs amis »,  écrit-elle. « Tâchez de lui parler, c’est un saint. » On  rapporte aussi ce propos : «Thérèse dit un jour à une femme de  qualité que, dans ses relations avec le Père, sur les degrés et modes  d’oraison, elle l’avait toujours trouvé supérieur à elle, non seulement  en théorie, mais encore en pratique. » 
      Alvarez est l’auteur de deux courts Traités sur l’oraison et de nombreux fragment. Ce sont ces textes qui sont ici publiés pour la  première fois, avec les commentaires de son biographe le jésuite Luis  de la Puente. Ils sont précédés des textes de Thérèse d’Avila sur son  ami et maître Balthasar Alvarez ainsi que d’une préface de Bernard Sesé,  grand hispaniste et excellent connaisseur du Carmel
      Les premières lignes du premier Traité sur l’oraison situent bien l’oraison telle que la conçoit Álvarez  : « J’ai  travaillé pendant seize ans comme un laboureur qui se donne toutes  sortes de peines pour féconder son champ, sans faire néanmoins aucune  récolte. […] Enfin, je rentrai en moi-même, et n’eus pas de  peine à reconnaître ma folie. Il en résulta que, pendant quelques jours,  ma confusion devant Dieu fut extrême. La honte m’empêchait de lever les  yeux. Je n’osais plus parler, si ce n’est pour le prier de me punir, de  me pardonner, de remédier à ma misère. Alors, il daigna m’admettre à un  genre d’oraison plus élevé. »
      L’oraison de présence, dont Thérèse fera l’exercice par excellence  de sa règle inspire au P. Álvarez une confiance sans réserve. Le P.  Balthasar insiste beaucoup sur ce motif fondamental : « Cette  jouissance de Dieu est notre vrai bien […] le Fils de Dieu nous  a été donné afin que nous jouissions de lui, même dans la vie présente.  » Il prend soin d’appuyer sa méthode d’oraison sur l’Écriture et  sur les plus hautes autorités de l’Église, à commencer par saint  Augustin, saint Bernard, Albert le Grand et saint Thomas d’ Aquin.
