Depuis la parution aux Pays-Bas en 1981 d’extraits du Journal sous le titre Une vie bouleversée (Het verstoorde leven) et, l’année suivante, des Lettres de Westerbork, les textes d’Etty Hillesum ont connu un succès international considérable et ont exercé sur nombre de leurs lecteurs une influence déterminante. Etty est ainsi devenue pour beaucoup d’hommes et femmes de notre temps - chrétiens ou juifs, croyants ou incroyants - une amie et une référence majeures. Le présent ouvrage, conçu avec Liliane Hillesum, notre cousine, seule survivante de la famille d’Etty, a pour but de la faire mieux connaître. Parce que la voix d’Etty, débordante de joie de vivre et d’esprit de liberté dans l’époque la plus sombre, est une de celles qui peut le plus nous aider aujourd’hui. Parce que, transcendant les frontières religieuses, toute consacrée au service de ce qu’il y a de plus précieux en chaque homme, Etty nous appelle à l’essentiel. Le livre « Quelle étrange histoire, tout de même, que la mienne, celle de la fille qui ne savait pas s’agenouiller. Ou - variante - de la fille qui a appris à prier » (Journal, 10.10.1942). Comment une jeune fille a priori assez banale accède-t-elle à une conscience spirituelle qui semble l’égaler à celle des plus grands maîtres ? Beaucoup de livres ont été écrits et seront écrits sur Etty. Le présent ouvrage est unique à double titre. Il est le premier à donner la parole à la famille d’Etty. A travers le témoignage de Liliane Hillesum, seule survivante de la famille, nous pouvons resituer Etty dans l’environnement qui était le sien. Mais également, il s’agit ici, pour la première fois, de rendre hommage à Etty telle qu’elle a été et nous parle aujourd’hui : juive par ses origines, agnostique par sa formation, chrétienne par de nombreuses affinités. Nous sommes particulièrement reconnaissants à nos amis Charles Juliet, Dominique Sterckx et Claude Vigée de nous avoir aidés à faire comprendre Etty dans la vérité de ces trois dimensions irréductiblement complémentaires. Les « huit prières » qui sont au coeur du présent ouvrage sont extraites du journal d’Etty Hillesum. Elles en constituent les moments de plus haute élévation, lorsque Etty adresse la parole comme tout naturellement à Dieu - un Dieu inconnu, innomé, qui, d’un coup, lui semble présent et accessible. Esther Hillesum (dite Etty) est née le 15 janvier 1914 à Middelburg (Pays-Bas) dans une famille juive non pratiquante. Son père, Louis Hillesum, est professeur de langues anciennes, sa mère Rébecca est née en Russie. En 1932, Etty commence des études de droit à Amsterdam et étudie le russe. Elle s’installe en 1937 dans la maison d’un comptable, Han Wegerif, veuf, dont elle devient la maîtresse. Le 10 mai 1940, les Pays-Bas sont envahis. Le père d’Etty est démis de ses fonctions. Sur 140 000 juifs néerlandais, 104 000 seront assassinés. Le 3 février 1941 Etty consulte pour la première fois Julius Spier. Elle commence peu après à tenir son journal. En juillet 1942, Etty présente sa candidature comme membre du Conseil juif, puis pour travailler au service des personnes placées en transit au camp de Westerbork. Elle y effectue quatre séjours, entre lesquels elle vient reprendre des forces à Amsterdam. Le 5 juin 1943, elle confie ses cahiers à l’une de ses amies. Assignée à résidence au camp, elle est embarquée avec les siens sur un train le 7 septembre. Elle meurt à Auschwitz le 30 novembre 1943.
Depuis la parution aux Pays-Bas en 1981 d’extraits du Journal sous le titre Une vie bouleversée (Het verstoorde leven) et, l’année suivante, des Lettres de Westerbork, les textes d’Etty Hillesum ont connu un succès international considérable et ont exercé sur nombre de leurs lecteurs une influence déterminante. Etty est ainsi devenue pour beaucoup d’hommes et femmes de notre temps - chrétiens ou juifs, croyants ou incroyants - une amie et une référence majeures. Le présent ouvrage, conçu avec Liliane Hillesum, notre cousine, seule survivante de la famille d’Etty, a pour but de la faire mieux connaître. Parce que la voix d’Etty, débordante de joie de vivre et d’esprit de liberté dans l’époque la plus sombre, est une de celles qui peut le plus nous aider aujourd’hui. Parce que, transcendant les frontières religieuses, toute consacrée au service de ce qu’il y a de plus précieux en chaque homme, Etty nous appelle à l’essentiel. Le livre « Quelle étrange histoire, tout de même, que la mienne, celle de la fille qui ne savait pas s’agenouiller. Ou - variante - de la fille qui a appris à prier » (Journal, 10.10.1942). Comment une jeune fille a priori assez banale accède-t-elle à une conscience spirituelle qui semble l’égaler à celle des plus grands maîtres ? Beaucoup de livres ont été écrits et seront écrits sur Etty. Le présent ouvrage est unique à double titre. Il est le premier à donner la parole à la famille d’Etty. A travers le témoignage de Liliane Hillesum, seule survivante de la famille, nous pouvons resituer Etty dans l’environnement qui était le sien. Mais également, il s’agit ici, pour la première fois, de rendre hommage à Etty telle qu’elle a été et nous parle aujourd’hui : juive par ses origines, agnostique par sa formation, chrétienne par de nombreuses affinités. Nous sommes particulièrement reconnaissants à nos amis Charles Juliet, Dominique Sterckx et Claude Vigée de nous avoir aidés à faire comprendre Etty dans la vérité de ces trois dimensions irréductiblement complémentaires. Les « huit prières » qui sont au coeur du présent ouvrage sont extraites du journal d’Etty Hillesum. Elles en constituent les moments de plus haute élévation, lorsque Etty adresse la parole comme tout naturellement à Dieu - un Dieu inconnu, innomé, qui, d’un coup, lui semble présent et accessible. Esther Hillesum (dite Etty) est née le 15 janvier 1914 à Middelburg (Pays-Bas) dans une famille juive non pratiquante. Son père, Louis Hillesum, est professeur de langues anciennes, sa mère Rébecca est née en Russie. En 1932, Etty commence des études de droit à Amsterdam et étudie le russe. Elle s’installe en 1937 dans la maison d’un comptable, Han Wegerif, veuf, dont elle devient la maîtresse. Le 10 mai 1940, les Pays-Bas sont envahis. Le père d’Etty est démis de ses fonctions. Sur 140 000 juifs néerlandais, 104 000 seront assassinés. Le 3 février 1941 Etty consulte pour la première fois Julius Spier. Elle commence peu après à tenir son journal. En juillet 1942, Etty présente sa candidature comme membre du Conseil juif, puis pour travailler au service des personnes placées en transit au camp de Westerbork. Elle y effectue quatre séjours, entre lesquels elle vient reprendre des forces à Amsterdam. Le 5 juin 1943, elle confie ses cahiers à l’une de ses amies. Assignée à résidence au camp, elle est embarquée avec les siens sur un train le 7 septembre. Elle meurt à Auschwitz le 30 novembre 1943.