Le Char de nuages présente la vie et l´œuvre de Wu Yun (ca. 715-778), une figure emblématique du taoïsme des Tang (618-907).
Si une grande partie de sa production littéraire a aujourd´hui disparu, vraisemblablement sous la pression du clergé bouddhique à l´époque mongole, les textes qui ont survécu éclairent sous un nouveau jour notre compréhension des religiosités lettrées de la Chine médiévale.
Cet essai s´articule autour de deux axes.
D´une part, l´étude du phénomène érémitique dont on pensait jusqu´alors qu´il avait été définitivement théorisé à l´orée du IVe siècle. Or Wu Yun révèle l´existence d´une troisième voie largement empruntée à son époque ; celle-ci conjugue l´intelligence de circonstance et l´accord avec la nature intime de l´être. Ses textes en sont les développements les plus aboutis.
D´autre part, l´analyse des « randonnées célestes » de l´auteur qui nous sont parvenues en intégralité. Wu Yun est le seul lettré taoïste de la Chine médiévale dont on peut mettre en perspective les traités, à vocation didactique, et les poèmes. Cette étude en miroir permet de reconstituer une fonction oubliée de la poésie sidérale, un deuxième niveau de lecture à vocation spirituelle. On s´aperçoit alors que ces écrits ne relevaient pas simplement d´un jeu stylistique et littéraire, ce que l´on considérait jusqu´à présent, mais qu´ils constituaient avant tout de véritables supports de méditation réservés à l´initié. Il s´agissait de pratiques visionnaires, héritées d´une tradition ancienne, destinées à transformer la corporéité de l´adepte par la médiation de l´image intérieure. Ce dernier apprenait ainsi à « marcher dans le Vide ».
Le Char de nuages présente la vie et l´œuvre de Wu Yun (ca. 715-778), une figure emblématique du taoïsme des Tang (618-907).
Si une grande partie de sa production littéraire a aujourd´hui disparu, vraisemblablement sous la pression du clergé bouddhique à l´époque mongole, les textes qui ont survécu éclairent sous un nouveau jour notre compréhension des religiosités lettrées de la Chine médiévale.
Cet essai s´articule autour de deux axes.
D´une part, l´étude du phénomène érémitique dont on pensait jusqu´alors qu´il avait été définitivement théorisé à l´orée du IVe siècle. Or Wu Yun révèle l´existence d´une troisième voie largement empruntée à son époque ; celle-ci conjugue l´intelligence de circonstance et l´accord avec la nature intime de l´être. Ses textes en sont les développements les plus aboutis.
D´autre part, l´analyse des « randonnées célestes » de l´auteur qui nous sont parvenues en intégralité. Wu Yun est le seul lettré taoïste de la Chine médiévale dont on peut mettre en perspective les traités, à vocation didactique, et les poèmes. Cette étude en miroir permet de reconstituer une fonction oubliée de la poésie sidérale, un deuxième niveau de lecture à vocation spirituelle. On s´aperçoit alors que ces écrits ne relevaient pas simplement d´un jeu stylistique et littéraire, ce que l´on considérait jusqu´à présent, mais qu´ils constituaient avant tout de véritables supports de méditation réservés à l´initié. Il s´agissait de pratiques visionnaires, héritées d´une tradition ancienne, destinées à transformer la corporéité de l´adepte par la médiation de l´image intérieure. Ce dernier apprenait ainsi à « marcher dans le Vide ».