CONNEXION perm_identity Panier vide shopping_cart

La logique totalitaire

Auteur : VIOULAC Jean
Editeur : PUF         collection : QUADRIGE
Nombre de pages : 638
Date de parution : 05/04/2023
Forme : Livre ISBN : 9782130844754
PUF748

NEUF habituellement en stock
Prix : 24.00€

Notre époque est celle d´une crise totale. La crise contemporaine est l´événement en lequel se révèle la logique de l´Histoire qui s´y accomplit. Cette logique est ici restituée à partir de Hegel, qui découvre dans l´Histoire un processus de totalisation achevé dans la « totalité autonome » de l´État, régie par la terreur et la guerre. Cette figure de l´État correspond au concept de totalitarisme. Or le nazisme, caractérisé par la désintégration de l´appareil d´État, montre que le totalitarisme n´est pas forcément étatique : il existe un processus immanent de totalisation dont les régimes totalitaires ne furent que des phénomènes. Ce processus est celui que Tocqueville a vu dans la massification des sociétés dites démocratiques. Il échoue à l´expliquer, le fondant sur la Providence divine, mais a vu son lien avec la révolution industrielle. C´est Marx qui a pensé jusqu´au bout le processus de totalisation immanent au champ des pratiques, en découvrant dans le Capital la puissance de mobilisation et de massification motrice de l´industrialisation : le capitalisme est en cela l´essence du totalitarisme contemporain, et la mondialisation n´est autre que la totalisation propre au Capital. Le surmontement de la crise s´identifie dès lors au dépassement du capitalisme. Mais le capitalisme se définit par l´autonomisation du système des objets par rapport à la communauté des sujets ; l´automatisation propre au dispositif technique est plus fondamentale que le capitalisme. Notre époque est ainsi celle du « totalitarisme technocratique » analysé par Anders : menace d´une mécanisation de l´humanité, c´est-à-dire de sa déshumanisation. Reste alors à penser ce qui se dit dans une telle catastrophe.


Notre époque est celle d´une crise totale. La crise contemporaine est l´événement en lequel se révèle la logique de l´Histoire qui s´y accomplit. Cette logique est ici restituée à partir de Hegel, qui découvre dans l´Histoire un processus de totalisation achevé dans la « totalité autonome » de l´État, régie par la terreur et la guerre. Cette figure de l´État correspond au concept de totalitarisme. Or le nazisme, caractérisé par la désintégration de l´appareil d´État, montre que le totalitarisme n´est pas forcément étatique : il existe un processus immanent de totalisation dont les régimes totalitaires ne furent que des phénomènes. Ce processus est celui que Tocqueville a vu dans la massification des sociétés dites démocratiques. Il échoue à l´expliquer, le fondant sur la Providence divine, mais a vu son lien avec la révolution industrielle. C´est Marx qui a pensé jusqu´au bout le processus de totalisation immanent au champ des pratiques, en découvrant dans le Capital la puissance de mobilisation et de massification motrice de l´industrialisation : le capitalisme est en cela l´essence du totalitarisme contemporain, et la mondialisation n´est autre que la totalisation propre au Capital. Le surmontement de la crise s´identifie dès lors au dépassement du capitalisme. Mais le capitalisme se définit par l´autonomisation du système des objets par rapport à la communauté des sujets ; l´automatisation propre au dispositif technique est plus fondamentale que le capitalisme. Notre époque est ainsi celle du « totalitarisme technocratique » analysé par Anders : menace d´une mécanisation de l´humanité, c´est-à-dire de sa déshumanisation. Reste alors à penser ce qui se dit dans une telle catastrophe.